Lancée mondialement le 10 juin, à l’évènement Oracle OpenWorld 2013, annoncée par Larry Ellison lui-même, Oracle Database In-Memory n’est pas une simple option de Database 12 c. C’est une arme de guerre destinée d’une part à booster la migration des clients vers cette version du SGBDR sortie il y a un an, d’autre part à contrecarrer l'avancée d'Hana, la base de données in-memory de SAP.
Oracle Database In-Memory sera commercialisée en Juillet.
Oracle annonçait cette semaine son produit en Europe, et réunissait son écosystème ce 18 juin à Paris. Andy Mendelsohn, executive-VP en charge des technologies serveurs bases de données présentait l’offre.
« C’est l’avènement de 35 ans d’innovation », insistait-il, et surtout, cette accélération du traitement des données, à l’heure du décisionnel et du big data, apporte « l’entreprise temps-réel ». Il n’a cependant pas voulu indiquer le prix, qui sera donc connu en juillet, lors du lancement effectif.
In-Memory requiert la migration vers Oracle Database 12c
Dès le début de la présentation, Andy Mendelsohn a rappelé le leadership écrasant d’Oracle. Les parts de marché en 2012 étant :
-Oracle : 45%
-Microsoft : 20%
-IBM : 18%
-SAP : 4,5%
Oracle ne pouvait pas laisser le monopole de la communication sur le in-memory à SAP. On sait en effet que les 2/3 environ des clients ERP de ce dernier sont équipés de la SGBDR Oracle. Avec Hana, ils pourraient être tentés de migrer vers la base de données SAP. Et la migration vers Oracle Database 12c, sorti il y a tout juste un an est en cours. La sortie de In-Memory permet donc à Oracle de faire d’une pierre deux coups : contrer la concurrence et accélérer la migration des clients vers la dernière version de sa base de données. En effet, l’activation de In-memory exige la migration vers Oracle Database 12c.
Améliorer les temps de réponse et le rendement des transactions
In-Memory est une option, destinée à améliorer les temps de réponse et le rendement des transactions de l'application en plaçant en cache des sous-ensembles Oracle Database. La synchronisation automatique des données entre le cache et Oracle Database garantit la cohérence des données. En rapprochant les données de l'application et en traitant les requêtes dans une base de données en mémoire, les applications accédent aux informations et les mettre à jour beaucoup plus rapidement. L'option In-Memory Database Cache d'Oracle Database Enterprise Edition est basée sur Oracle TimesTen In-Memory Database… Le format In-Memory ne change pas le format de stockage de la base de données. Les colonnes de données sont stockées, c’est similaire à un stockage en mémoire. Multi-tenant, Oracle In-Memory est « ready-to-Cloud ».
« Le process est très simple et facile, tout est synchronisé, c’est transparent pour l’utilisateur, on ne touche pas à l’application, on ne force pas à tout migrer, c’est la technologie la plus flexible . Et les clients trouvent l’implémentation triviale.», déclare avec enthousiasme Andy Mendelsohn.
Scanner des milliards de lignes de données par seconde…
Une des avancées de In-Memory est de permettre le traitement des données en format colonne ou ligne. Les deux formats sont traités par le système. La compression est de 2 à 20x. In-Memory scanne des milliards de lignes de données par seconde et par cœur de CPU. La création dynamique de rapport est instantanée, sa vitesse est multipliée par 20.
Les gains sont des gains de vitesse mais aussi de mémoire : comme on peut choisir ce qu’on compressera ou pas, il n’est pas nécessaire d’utiliser pour toute la base de données les D-rams et mémoires flash, plus coûteux.
Précisons que In-Memory est disponible sur toutes les plateformes matérielles.
Schneider Electric : le stockage est réduit des 3/4
Le distributeur Digora a témoigné de l’amélioration spectaculaire : « Les requêtes se traient en secondes au lieu de minutes ». Son dirigeant, Gilles Knoery, a indiqué avec ironie qu’en tant que société de services, il était même inquiet de la simplicité de mise en œuvre !
François Bermond, responsable des données et du décisionnel chez Schneider Electric,a relaté le beta test de In-memory et s’en est révélé le meilleur avocat. Il a rappelé le contexte de sa société : ayant grossi au travers d’acquisitions d’entreprises, utilisant des SI divers et variés (SAP, Oracle, Salesforces etc.), il a fallu compenser l’hétérogénéité des SI par la centralisation de l’ensemble des données.
François Bermond a fait un test en grandeur réelle. Il a demandé au service comptable des données. Le test a ainsi porté sur 2 milliards d’informations comptables, 75 colonnes stockées, 52 lignes en mémoire.
Résultat ? « Le gain de performance est de x7 à x 128. Les transactions connaissent une accélération de x5 à x9. Le stockage est réduit de 76%, les RAM de 81%. ». François Bermond précise : « la vitesse des requêtes est multipliée par 84. C’est plus parlant si on rappelle que cela correspond au même écart qu’entre la vitesse d’un sprinter et d’un avion de chasse ! »