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Nadi Bou Hanna, nouveau directeur interministériel du numérique, remplace Henri Verdier qui devient ambassadeur du numérique

Le gouvernement a nommé Nadi Bou Hanna au poste de directeur interministériel du numérique, en remplacement de Henri Verdier, qui devient, lui, ambassadeur du numérique.

M. Bou Hanna succède à Henri Verdier, nommé ambassadeur du numérique, a précisé le secrétariat d’État à l’issue du conseil des ministres. Il prendra la direction de la DINSIC à compter du 10 décembre 2018. Le “directeur interministériel du numérique et du système d’information et  de communication de l’État”, titre exact du poste de M. Bou Hanna, est chargé d’animer et de coordonner la transformation numérique des services de l’État.  Ingénieur du corps des mines, il a eu un long parcours public dans la transformation numérique, d’abord aux douanes, puis au Quai d’Orsay. Il est ensuite devenu entrepreneur en 2007, avec notamment 6Tzen, éditeur logiciel de dématérialisation du service public et Workibox, outil de simplification de la gestion des TPE et PME.

“Rassembler et démultiplier l’action”
M. Bou Hanna
M. Bou Hanna aura pour tâche de “porter un mouvement fédérateur qui aura vocation à rassembler et démultiplier l’action” de tous les responsables du numérique dans les ministères, selon le secrétariat d’État. L’État va créer un réseau social privé, Tech.gouv, pour faire communiquer et collaborer tous ces responsables du numérique, a-t-on précisé de même source. Il s’agira de “diffuser collectivement la même culture, celle d’une technologie qui a pour but d’améliorer la vie des gens, celle de l’agilité qui permet de répondre au plus près des besoins et celle du collectif “, a indiqué le secrétariat d’État.

Parmi les projets concrets poursuivis, la définition d’une “identité numérique unique” permettant de se connecter avec un seul identifiant à l’ensemble des services publics. Le secrétariat d’État mentionne également entre autres “la multiplication des projets de startups d’État“, et l’installation de l’intelligence artificielle “au cœur des services publics“.
La direction interministérielle du numérique restera “pilotée” au niveau gouvernemental par le secrétaire d’État au numérique Mounir Mahjoubi, même si celui-ci se trouve désormais rattaché à Bercy, et non plus à Matignon comme précédemment, a précisé une source proche de M. Mahjoubi.

Côme Berbain, précédemment conseiller au Cabinet de Mounir Mahjoubi, est également nommé directeur des technologies numériques de l’Etat, rattaché à la DINSIC.

Henri Verdier, nouvel ambassadeur du numérique

Le nouvel ambassadeur du numérique, Henri Verdier, sera chargé de représenter la France dans les discussions internationales concernant le numérique dès le 15 novembre 2018. Il succède à ce poste à David Martinon, nommé ambassadeur en Afghanistan. Henri Verdier avait pris ses fonctions fin 2015, alors qu’en septembre 2015, la DSI de l’Etat s’était réorganisée en une direction alliant les fonctions d’une DSI et une mission de transformation numérique. Elle fusionnait la Direction Interministérielle des Systèmes d’Information (DISIC, incluant le RIE), Etalab, qui coordonne l’action des services de l’État et de ses établissements publics pour faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations, l’incubateur de « startup d’Etats » et le pôle Innovation et services aux usagers. Trois mois après qu’il ait pris ses fonctions, Solutions Numériques l’interrogeait sur la politique unifiée de ce nouvel ensemble, des infrastructures les plus « structurantes » jusqu’aux stratégies d’action.

Henri Verdier incarnera “la vision d’un numérique à la française, où cohabitent technologie et éthique“, indique le secrétariat d’Etat. Il sera notamment le porte-parole des travaux menés dans le cadre des Etats généraux pour les régulations numériques, qui visent à poser des conditions nationales, européennes et internationales “pour un numérique responsable au niveau économique, social et sociétal“. “Car les enjeux internationaux de la transformation numérique sont de plus en plus prégnants et de nouvelles questions émergent, au-delà des questions de cybersécurité et de gouvernance de l’internet, autour de la régulation et des relations avec les plateformes numériques.

Henri Verdier
Henri Verdier, à la Dinsic en 2016

Ancien élève de l’Ecole normale supérieure, Henri Verdier a un fil rouge qui le guide tout au long de sa carrière, tant dans le privé que dans le public : « la transformation des organisations pour faire face au numérique ». C’est « l’engagement constant de mes 20 dernières années », résumait-t-il à Solutions Numériques. Des années passées dans le privé chez Odile Jacob Multimédia dont il a été le fondateur et le DG, chez Lagardère Active (directeur de l’innovation), à l’institut Télécom (directeur de la prospective), chez MFG-Labs (une société spécialisée dans le Big Data, dont il a été l’un des trois co-fondateurs) ou encore au pôle de compétitivité Cap Digital qu’il a présidé pendant 6 ans. Dans le public, il a dirigé Etalab, service de l’Etat chargé de l’ouverture des données publiques, avant de prendre ses fonctions à la DINSIC. Depuis septembre 2014, il était également Administrateur Général des Données.