Fabrice Marsella,
maire du Village by CA de Paris
POC or not POC ?
Solutions Numériques : Le POC est aujourd’hui parfois taxé de perte de temps.
Qu’en pensez-vous ?
Fabrice Marsella : le POC est un moyen simple de rapprocher deux mondes qui ont encore parfois du mal à se comprendre. Il permet à la startup d’obtenir ses premières références et du chiffre d’affaires, de comprendre le fonctionnement du grand groupe, de rassurer ses investisseurs et de faciliter sa levée de fonds. Quant au grand groupe, le POC le rassure sur la capacité de la startup à exécuter sa “promesse” et à l’intégrer dans son système d’information.
Ces dernières années, on a toutefois pu observer la multiplication des POC sans réel projet de passage à l’échelle, transformant startups et grands groupes en “boîtes à POC”. Si chacun a pu y trouver son intérêt (minimisation des risques, communication, compréhension des modes de fonctionnement de chacun, etc.), il est temps de revenir à des objectifs initiaux qui sont d’inscrire le POC comme une étape, et non une fin en soi, de la vision long terme d’un projet lié au business du grand groupe.
S.N. : Dans quel cas un POC est-il incontournable ?
M. : Lorsque le produit/service de la startup implique une forte intégration dans le système d’information et l’organisation du grand groupe. Il s’agit d’adapter la solution de la startup au SI du grand groupe avec des délais et budgets réduits avant de décider de son industrialisation. Le POC va permettre de tester techniquement la solution et les moyens de la déployer à grande échelle mais aussi l’appropriation du nouveau produit ou service par le marché ou l’organisation.
S.N. : comment réussir un POC avec une startup ?
M. : Il faut l’inscrire comme une étape du déploiement à l’échelle et non une fin en soi. Cela nécessite une définition des ambitions et des objectifs clairs entre la startup et le grand groupe, un POC qui réponde à des enjeux business et non à une opération de communication, l’implication des décideurs du groupe, et des indicateurs clés de mesure de la réussite pour décider du passage à l’échelle.