En quête de performances, d’agilité, de sécurité et d’efficacité énergétique, les datacenters se transforment. Leur rénovation progresse de 13,2 % par an.
De 2018 à 2023, le marché mondial des services de rénovation de datacenter devrait passer de 6,4 à 12 milliards de dollars, estime ReportLinker. Les entreprises ont toujours besoin de centres pour stocker leurs données cruciales et pour consolider leurs équipements IT. Ce segment “end-user” devrait représenter la part principale du marché d’ici à l’horizon 2023, devant ceux des prestataires de colocation et des opérateurs de services Cloud. Toutefois, les entreprises sont confrontées à la complexité de porter leurs applications vers le Cloud et à une règlementation toujours plus contraignante. Comment optimiser la valeur d’un datacenter en place ? Les pistes d’amélioration sont à la fois organisationnelles et technologiques. La dissipation de chaleur au sein des racks consacrés aux traitements de données devient un défi croissant. Grâce à son HyperPod, Schneider Electric propose une architecture composable où l’alimentation et le refroidissement servent les allées, par incréments de 8 à 12 racks, en fonction des caractéristiques des services délivrés.
Selon le CTO de Schneider Electric, Kevin Brown, « Les logiciels deviennent un activateur clé de l’optimisation du datacenter.»
Logiciels de suivi et d’activation
« Par exemple, continue le responsable, ils permettent un usage plus dynamique des serveurs, sans avoir à dimensionner les racks pour soutenir les pics d’activité. L’infrastructure hyperconvergée composable transforme déjà la façon de bâtir des racks complets, et non plus unité par unité. »
Architecture modulaire, tests, simulations de charges et de chaleur et supervision unifiée des infrastructures font partie des recettes actuelles. Chez Rentaload, le directeur du développement Emmanuel Bour confirme : « La climatisation et les serveurs représentent les trois quarts de la consommation électrique totale de l’installation. En Europe, c’est l’Allemagne qui demeure le principal marché pour nos tests de charges et de dissipation. » Selon lui, les efforts actuels de rénovation devraient conduire un nombre croissant de datacenters à passer au watercooling, c’est-à-dire au refroidissement via un échangeur air/eau.
« Les logiciels deviennent un activateur clé
de l’optimisation du datacenter. »
Kevin Brown, CTO de Schneider Electric
Des serveurs tièdes aux réfrigérants alternatifs
Depuis 2015, la réglementation européenne F-Gaz vise à réduire les hydrofluorocarbures (HFC) fréquents dans les équipements de refroidissement, et responsables, avec d’autres gaz, du réchauffement global. Or les serveurs récents supportent des températures plus élevées.
Flux d’air et eau glacée
« Un travail plus efficace sur les flux d’air dans les salles IT permet de réduire considérablement les besoins en refroidissement mécanique dans les datacenters, encourageant le recours à des stratégies de type freecooling. La nouvelle législation européenne F-Gaz provoque les capacités de résilience des propriétaires de datacenters », observe Séverine Hanauer, directrice commerciale Datacenter de Vertiv.
Des réfrigérants alternatifs sont recherchés pour réduire l’usage des HFC. Ils sont naturels (ammoniaque ou propane) mais hautement inflammables ou bien synthétiques comme le R1234ze, précise-t-elle avant de signaler une autre piste : « Les systèmes à eau glacée retiennent des groupes de production hors zone IT, réduisant le risque d’incendie. L’utilisation de technologies à évaporation indirecte – ou directe dans certains cas – prend également de l’ampleur. L’efficacité opérationnelle acquise grâce à l’utilisation de ces systèmes suscite un intérêt croissant, en particulier en Europe du nord. »