La dernière enquête de l’Apec sur l’évolution de la rémunération révèle que les salaires des cadres en poste ont légèrement progressé en 2017, en lien avec l’amélioration de la conjoncture économique et le dynamisme du marché de l’emploi cadre.
Cette progression des salaires des cadres devrait se poursuivre en 2018 comme peut notamment en témoigner l’optimisme croissant des cadres quant à leurs perspectives salariales. En effet, près de la moitié des cadres interrogés a l’intention de demander une augmentation et 38 % pensent pouvoir l’obtenir, soit trois points de plus qu’en 2017. En outre, l’an passé, les cadres ont été plus nombreux à bénéficier d’une augmentation, et ce quelle que soit leur situation professionnelle. À noter que les salaires des cadres qui ont intégré une nouvelle entreprise en 2017, sont eux aussi légèrement plus élevés que ceux enregistrés en 2014, date de la dernière mesure.
Légère augmentation des salaires des cadres en 2017
La rémunération annuelle brute médiane des cadres (salaire fixe + part variable) s’établissait à 49 k€ en 2017, en hausse de 2% sur un an. Le salaire moyen s’élevait quant à lui à 56 k€ ; 80 % des rémunérations étaient comprises entre 35k€ à 85k€. Cette forte diversité illustre la grande hétérogénéité des situations professionnelles des cadres relative à leurs caractéristiques individuelles, à leur formation initiale, à leur parcours professionnel, au poste occupé, et aux caractéristiques de leur entreprise. Par ailleurs, leur âge et la taille de l’entreprise dans laquelle ils travaillent, restent deux facteurs clés de la rémunération des cadres. Les cadres ayant intégré une nouvelle entreprise, sans période de chômage, ont été les mieux lotis.
Le salaire des cadres selon le situation professionnelle
L’évolution de la rémunération des cadres varie selon leur situation professionnelle. Ainsi, 66 % d’entre eux ont bénéficié d’une augmentation en 2017, contre 40 % pour ceux qui ont connu une période de chômage. Quant aux cadres ayant changé de poste en interne, 65 % d’entre eux ont connu une progression de leur rémunération, soit 3 points de plus que l’an passé. Parmi ceux qui n’ont connu aucun changement professionnel en 2017, 46 % ont bénéficié d’une augmentation, contre 43 % en 2016. Ce taux est le plus élevé depuis 2011.
Les cadres plus optimistes en 2018
47 % des cadres interrogés au moment de l’enquête prévoyaient de demander une augmentation en 2018, soit 2 points de plus qu’en 2017. Parmi eux, 38 % pensaient l’obtenir (qu’ils l’aient ou pas demandée), contre 33 % un an auparavant. En outre, les cadres masculins, notamment ceux en début de carrière, devraient se montrer plus volontaristes que leurs homologues féminines. Enfin, s’agissant de leurs perspectives salariales à horizon de 3 à 5 ans, 35 % des cadres les ont jugées intéressantes, contre 29 % un an auparavant.
Un cadre dans l’informatique touche 39 k€ à l’embauche
En complément, l’Apec publie une analyse comparée des salaires publiés dans les offres d’emploi diffusées en 2017 sur apec.fr et ceux obtenus par les candidats recrutés sur ces postes. La rémunération brute annuelle fixe moyenne à l’embauche s’élevait à 39 k€, en légère augmentation par rapport à 2014 (+ 1 000 euros). La médiane, quant à elle, a progressé de façon plus significative : 38 k€ contre 36 k€ en 2014. Les cadres qui étaient en poste avant de prendre leur nouvelle fonction ont plus souvent vu leur salaire ajusté à la hausse : 27 % contre 23 % pour ceux sans emploi. À noter que le salaire annuel brut moyen à l’embauche varie fortement selon les fonctions. Le cadre informatique est au milieu de cette fourchette de salaires.
Dans 14/ des cas, le salaire à l’embauche est supérieur à celui envisagé par le recruteur
Les recruteurs, qui ont publié leur offre d’emploi sur le site de l’Apec en 2017, prévoyaient des marges de négociation de 10 k€ en moyenne. Ainsi, 65 % des salaires à l’embauche ont été conformes à ce qui a été envisagé mais dans 24 % des cas, le cadre recruté a obtenu un salaire supérieur, en hausse de 3 points par rapport à 2014. Les cadres expérimentés et ceux en activité au moment de leur embauche ont été en meilleure position pour négocier leur salaire à la hausse. Autre résultat marquant : les fonctions production industrielle-travaux et chantier, gestion-finance-administration et ressources humaines sont celles pour lesquelles les négociations se sont avéré les plus favorables.
L’expérience reste le principal facteur d’ajustement Aussi bien pour les ajustements à la hausse que pour ceux à la baisse, l’expérience du candidat est décisive. Plus les cadres disposent d’une expérience professionnelle significative, plus ils bénéficient d’ajustements de salaire à la hausse. C’est aussi la principale raison citée par les recruteurs. Parmi les autres raisons invoquées par les recruteurs, on note les motifs liés aux tensions sur le marché de l’emploi ou encore à la capacité de négociation des candidats. Ces derniers ont fortement augmenté, de 11 points par rapport à 2014.