Avec 1,2 milliard d'individus dont un quart, soit 300 millions, de migrants et 40 % vivant avec moins de deux dollars par jour, un projet d'identification nationale en Inde est pour le moins ambitieux. Baptisé Aadhaar, ce projet existe pourtant et est mené par le Dr. Pramod Varma et par Regunath Balasubramanian. On estime qu'il s'agit du plus important projet de biométrie au monde. Ses objectifs sont d'enregistrer les données de chaque individu (nom, adresse, empreintes digitales et scanner de l'iris) dans le système Aadhaar pour attribuer à chaque citoyen un code sur 12 caractères. L'information pourra ensuite être utilisée à des fins de vérification lors d'événements officiels. Pour atteindre l'objectif de recenser l'ensemble des 1,2 milliard d'indiens en quatre ans, Aadhaar doit savoir effectuer plus de 100 millions de vérifications par jour, ce qui se traduit par quatre To de données d'audit tous les dix jours, chacun de ces octets devant être garanti. Le Dr. Varma a appliqué trois grands principes architecturaux lors de la conception du système : faire en sorte que chacun de ses composants puisse évoluer, ne pas se lier à tel ou tel fournisseur et admettre que tout système peut être faillible. Aadhaar repose donc surtout sur des composants Open Source comme Mule, RabbitMQ, GridGain, Hive, MySQL ou Hbase, la base de données de Hadoop. Jusqu'ici, le défi phénoménal du recensement de la population indienne semble relevé et en bonne voie.
Big Data et biométrie
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