(AFP) – Le Pentagone a lancé un appel d’offres pour son futur Cloud unique, un contrat pouvant aller jusqu’à 10 milliards de dollars sur 10 ans, connu sous l’acronyme Jedi (Joint Enterprise Defense Infrastructure).
“Celui qui a l’avantage sur le champ de bataille, c’est celui qui a accès à la meilleure information, qui puisse être analysée pour permettre de prendre une décision à l’endroit et au moment nécessaire“, souligne le chef des technologies de l’information du Pentagone, Dana Deasy, dans un communiqué annonçant cet appel d’offre. “Cet avantage ne peut être obtenu sans une approche globale d’adoption de la technologie du Cloud“, précise-t-il.
Développer l’intelligence artificielle au combat
Conscient que son avantage technologique se réduit face à des adversaires aussi performants dans le cyberespace que la Russie ou la Chine, le Pentagone veut utiliser largement l’informatique dématérialisée et l’intelligence artificielle pour être plus efficace sur le terrain. Par exemple, un pilote pourra bénéficier en temps réel des données recueillies au sol, en mer ou par des drones au dessus de lui pour lancer plus efficacement une attaque contre une cible donnée.
Mais pour le moment, la Navy, l’armée de Terre et l’US Air Force utilisent des Clouds séparés qui ne permettent pas une analyse automatique en temps réel. C’est pourquoi le Pentagone cherche à se doter d’un Cloud unique, qui servira à toutes les armes et permettra de développer l’utilisation de l’intelligence artificielle au combat.
Amazon, Microsoft et Oracle intéressés
Pour ce contrat d’une durée initiale de deux ans, renouvelable deux fois pour trois ans et une dernière fois pour deux ans, le Pentagone souhaite un fournisseur unique, pour éviter les retards et pour des raisons de sécurité. Si toutes les options sont exercées, le contrat portera sur 10 ans, pour un montant maximum de 10 milliards de dollars, selon les documents de l’appel d’offres. Plusieurs géants américains de l’informatique ont exprimé leur intérêt, notamment Amazon, Microsoft et Oracle.
Les discussions sur ce contrat avaient provoqué des remous au sein de Google, de nombreux employés du géant de l’informatique estimant que cette collaboration avec les militaires était contraire aux valeurs de leur entreprise. A la mi-mai, une pétition lancée en février pour demander à Google de rester en dehors du “commerce de la guerre” avait réuni plus de 4 000 signatures d’employés.