Accueil Intelligence artificielle La France entend devenir un acteur incontournable du développement de l’intelligence artificielle

La France entend devenir un acteur incontournable du développement de l’intelligence artificielle

un robot
un robot ouvrier

Quel sera le plan d’Emmanuel Macron pour faire de la France un champion de l’intelligence artificielle? Au lendemain de la remise par Cédric Villani, député et lauréat de la médaille Fields, du rapport “Donner un sens à l’intelligence artificielle”, le président de la République devrait l’exposer en fin de journée ce jeudi 29 mars 2018, au Collège de France, où ont lieu débats et discussions sur ce thème.

Le gros rapport “Donner un sens à l’intelligence artificielle” qu’a dirigé le député LREM et mathématicien Cédric Villani va servir à Emmanuel Macron pour tenter de faire de la France un leader dans l’IA et rattraper le retard face aux Etats-Unis et à la Chine, alors que l’IA devrait générer plusieurs dizaines de milliards de dollars de chiffre d’affaires dans le monde d’ici 2025, selon Tractica. Il exposera la stratégie française dans le domaine ce soir au Collège de France à l’occasion du sommet #AIForHumanity : ambitions, talents nécessaires, formation, soutient à l’innovation, éthique, politique des données…

La France n’est pas dans le top 5 des pays déployant l’intelligence artificielle mais n’a pas encore perdu la course, a estimé mercredi 27 mars Cédric Villani. Les classements internationaux montrent que “les pays les plus en avance sur le déploiement de l’intelligence artificielle, ce sont les Etats-Unis, la Chine, l’Angleterre, le Canada et Israël, et nous n’y sommes pas”, a déclaré le député sur France Inter. “Il y a un différentiel” entre la capacité de recherche et de formation d’experts de la France, “qui est excellente“, et “notre faculté à voir dans les grandes entreprises un développement de l’intelligence artificielle (…) au même niveau économique que nos concurrents“, a-t-il dit.

IA : rapport Villani
Couverture du rapport Villani

Le rapport qu’il a préparé met particulièrement l’accent sur les efforts à faire pour garder en France les cerveaux, en leur offrant certes des conditions salariales satisfaisantes, mais aussi, et peut-être surtout, un environnement de travail favorable, a-t-il expliqué. Quand on interroge les chercheurs français sur leurs motivations lorsqu’ils sont partis chez les grands acteurs du secteur technologique comme Google ou Facebook, “ils parlent avant tout de facilités de travail: moins de pression administrative, plus de facilités d’achat de matériel, plus de facilités de calcul“. “Ce qui leur pèse le plus” dans les structures françaises, “c’est toute la question administrative“, les “appels d’offres” qu’il faut réaliser, les “justifications” qu’il faut apporter, “le fait que ce soit tellement lent d’avoir des réponses quand il faut se lancer“, a-t-il expliqué.
Le rapport de M. Villani identifie quatre domaines économiques particuliers ou la France doit particulièrement concentrer son effort de développement de l’intelligence artificielle : la santé, les transports, l’environnement et la défense, a indiqué le député. “On ne dit pas qu’il faut abandonner les autres” secteurs, mais il faut y avoir une logique “plus expérimentale“, a-t-il expliqué. “On ne sait pas quelles techniques d’intelligence artificielle marchent dans l’éducation“, a-t-il relevé par exemple. Pour le Hub France IA “les mesures annoncées vont dans le bon sens”. Patrick Albert, président du Hub France IA, veut “y voir le premier pas vers un acte fort de souveraineté, et travaillerons à ce que la France et l’Europe réussissent avec l’IA ce qui a été raté avec le Web, inventé par des chercheurs européens, mais industrialisé aux USA et en Chine. L’Europe qui a su résister aux grands lobbies du numérique va changer la donne internationale en promouvant avec le RGPD une gestion des données personnelles inédite et compatible avec les valeurs européennes, héritées des Lumières. L’IA est l’étape suivante, gageons que la France prendra le leadership de la reconquête.”

Les entreprises françaises face à l’intelligence artificielle
Conduite avec IDC, l’ étude de TCS (Tata Consultancy Services) intitulée « Les entreprises françaises sur la voie de l’intelligence artificielle », démontre en plusieurs points que les entreprises françaises sont aujourd’hui prêtes à investir dans l’IA et résolues à développer des projets au sein de leur structure.
La moitié des entreprises françaises interrogées ont déjà mis en place des projets d’IA ou y réfléchissent à court terme. Cependant des freins restent à lever, et l’évolution des compétences et des qualifications est un enjeu de taille.

taux d’adoption de l’IA des entreprises françaises

Auteur : Juliette Paoli avec AFP