Le Port de Marseille/Fos va étrenner un nouveau système d’information basé sur des technologies modernes de conteneurs, un progiciel développé et exploité dans le Cloud de Thales pour MGI.
Baptisé CI5 pour Cargo Intelligence 5, il entrera en production à partir du mois d’avril 2018. Par ce logiciel vont transiter tous les flux logistiques du port de Marseille/Fos, puis ceux des principaux ports français. Ce que l’on nomme un CCS (Cargo Community System) constitue véritablement le cerveau d’un port marchand, mais aussi de tout l’écosystème des entreprises qui gravitent autour d’un port au sens large. « Notre application CI5 traite les flux informatiques liés aux passages portuaires ou aéroportuaires des marchandises, ce qui inclut tous les processus du pré et post acheminement » explique Alain Perez, le CIO / DSIO de MGI (Marseille Gyptis International) éditeur du logiciel AP+ actuellement exploité par tous les grands ports français et qui prépare aujourd’hui son successeur, CI5. Ce progiciel va typiquement pouvoir assurer le suivi d’un conteneur acheminé du terminal fluvial de Lyon jusqu’au port de Fos et son exportation jusqu’à destination, en Asie par exemple. 80 % des données qui alimentent cette plateforme sont d’ores et déjà des flux dématérialisés de type EDI, notamment les manifestes des navires comme c’est le cas avec CMA qui envoie les manifestes de tous ses navires avant qu’ils arrivent au port, ce qui représente des masses de données considérables puisqu’un porte-conteneurs peut transporter jusqu’à 8 000 à 10 000 conteneurs.
Thales assure le “build” de la plateforme CI5
Pour mener à bien le développement de CI5 selon les méthodes agiles, MGI a sélectionné Thales, avec des effectifs de MGI intégrés aux équipes de Thales. Les métiers ont aussi été impliqués dans les phases d’évaluation des développements sur un cycle de 15 jours, avec 10 jours de développement pour 5 jours d’évaluation.
Développé de 2001 à 2005, AP+, le prédécesseur de CI5, avait nécessité 4 ans de travail alors que CI5 devrait être opérationnel après 2 ans et 2 mois de travail pour les 20 équivalents temps plein qui travaillent sur le plateau que possède Thales à Aix-en-Provence. « C’est un véritable exploit que l’on doit d’une part aux technologies mises en œuvre, mais aussi aux méthodes agiles. Nous assurerons le support de la plateforme auprès de ces 800 utilisateurs sur le port de Marseille/Fos mais c’est Thales qui hébergera l’application dans les installations de son Cloud. »
Une architecture à base de conteneurs sur Docker/Kubernetes
Le socle technologique mis en œuvre pour CI5 repose sur une architecture en microservices s’appuyant sur des conteneurs Dockers et l’orchestrateur Kubernetes. « Ce ne sont plus véritablement aujourd’hui des technologies d’avant-garde, mais nous avons l’obligation d’assurer l’exploitation de la plateforme pour nos clients, il nous fallait donc des technologies innovantes, performantes mais aussi pérenne et mature en exploitation. »
Pour les utilisateurs finaux CI5 va représenter un bond en avant en termes d’interface utilisateur avec une interface de type “Search Based” où toutes les fonctions seront désormais accessibles via moteur de recherche, sans qu’il ne soit nécessaire de parcourir des menus arborescents. De même que le système sera rendu plus “intelligent” par un recours systématique à l’autocomplétion des champs de saisie. Par la suite, l’IA et le prédictif feront leur apparition sur la plateforme.
La bascule sur CI5 des nouveaux navires arrivant au port de Marseille/Fos va s’opérer en avril 2018 tandis que les flux traités par AP+ s’éteindront progressivement, à mesure que les cargaisons quitteront le port. Cette approche devrait assurer le succès de la montée en charge de CI5, sans la prise de risque d’un Big Bang.
Auteur : Alain Clapaud