Face à des enfants toujours plus high tech, happés par la révolution numérique, quelques grands noms du jouet parient sur leurs classiques à la plus grande foire du jeu et jouet au monde, à Nuremberg en Allemagne.
“Tu ne peux pas faire de câlin à un iPad”, soutient Daniel Barth, PDG de Steiff, une entreprise vieille de 138 ans, spécialiste de la peluche haut de gamme et dont l’ourson avec un bouton dans l’oreille a rang d’icône en Allemagne. A la “Spielwarenmesse” de Nuremberg qui s’est terminée le 4 février, les fabricants de jouets étaient déterminés à concurrencer les petits écrans tactiles qui hypnotisent. Avec une ligne pour nourrisson, des vêtements et des peluches, Steiff peut se targuer d’un exercice faste en 2017, avec des ventes gagnant 8 %.
Même son de cloche chez Schleich, qui depuis les années 1930 fabrique animaux réalistes, dinosaures, Schtroumpfs et héros de Disney : “Je pense que de plus en plus de parents en ont marre des tablettes”, dit à l’AFP Dirk Engehausen, patron de Schleich. “Un enfant comprendra bien mieux le caractère fascinant d’un éléphant, d’une girafe, d’un guépard en le tenant dans sa main plutôt qu’en tripotant un iPad”, poursuit le dirigeant. Dans un marché du jouet en pleine stagnation, l’entreprise vient de connaître une année record avec une hausse de 9 % de ses revenus à 156 millions d’euros.
Chez Playmobil, qui prépare son premier film, on se voit toujours en 2019, comme l’indique une vaste pancarte montrant un personnage Playmobil barbu jetant un coup d’œil de derrière un rideau. Un film qui, en aucun cas, ne remet en cause l’essentiel : des enfants “qui jouent dans leurs chambres avec des Playmobils, en inventant des aventures”, indique Bjoern Seeger, le porte-parole de Playmobil, qui a vu, lui, ses ventes grimper de 11 % à 679 millions d’euros l’an dernier.
Auteur : La Rédaction avec AFP