Gavin McLaughlin, VP, marketing international chez X-IO Technologie revient sur les architectures de stockage mises en peuvre dans les datacenters cloud et dresse le portrait du stockage idéal des fournisseurs cloud.
Cela fait de nombreuses années que j'explique que tous les supports de stockage ne sont pas égaux et que je souligne l'importance de comprendre les réalités des technologies de disque dur et de SSD. Il est important pour les acheteurs de stockage de tenir compte d'un équilibre raisonnable et sain entre le coût, l'évolutivité et le risque dans la mise en œuvre de toute solution.
C'est important pour de nombreuses entreprises, mais particulièrement essentiel pour les fournisseurs de services cloud ou gérés qui proposent une plate-forme pour plusieurs organisations. Dans ces cas, une panne ou un problème de performance peut avoir des conséquences désastreuses, non seulement pour la réputation d'un fournisseur, mais également pour ses bénéfices.
La réalité vient de frapper durement les clients de Dimension Data en Australie. Il est difficile de savoir exactement ce qui s'est passé, mais ils ont assez ouvertement admis avoir souffert d'une panne sur la mise en œuvre de leur stockage EMC. Résultat : aucun service clients pendant plus de 24 heures. Oups !
C'est triste à dire, mais cette situation n'est que trop fréquente dans les architectures de stockage mises en œuvre dans les datacenters « cloud ». Pourtant ce n'est pas une fatalité. Si nous examinons les deux principales causes de défaillances de stockage (qu'il s'agisse d'une défaillance partielle entraînant un problème de performance ou d'une panne totale) dans les datacenters d'entreprise, la situation est très simple.
1. Erreur humaine (par ex. câble débranché, mauvais contrôleur redémarré, mauvais disque retiré)
2. Défaillance de disques : une reconstruction RAID ou des défaillances multiples entraînant un temps d'arrêt
Ces deux scénarios peuvent totalement être évités grâce à la mise en place d'un véritable stockage autonome. L'industrie du stockage est parvenue à conditionner parfaitement les acheteurs et les administrateurs du stockage pour leur faire croire qu'une défaillance de disque dur et son remplacement consécutif sont tout à fait acceptables et ne posent aucun risque, quand la vérité ne pourrait en être plus éloignée. J'ai moi-même travaillé (il y a très, très longtemps) en tant qu'ingénieur du stockage sur le terrain et j'ai vu, entendu, et, je dois l'avouer, j'ai été impliqué dans des histoires – de véritables cauchemars – impliquant des erreurs humaines, ou des défaillances de plusieurs disques, qui ont entraîné des temps d'arrêt ou pertes de données.
Mais tout cela n'est pas incontournable. Je commence à voir une tendance chez les vendeurs de baies tout-flash, clamant que ce problème peut facilement être résolu en passant à une architecture tout-SSD/tout-flash, mais le même problème peut facilement se reproduire. Ne croyez pas le buzz qui affirme « qu'il n'y a pas de pièces mobiles, donc aucune défaillance possible ». Il ne s'agit que de marketing. La vérité est que TOUS les disques peuvent connaître une défaillance, qu'ils soient rotatifs ou pas. L'unique moyen d'éviter la défaillance des disques est d'avoir la capacité de réparer les disques sur place sans aucune conséquence pour la charge de travail.
Pour conclure je donnerai seulement un portrait du stockage idéal des fournisseurs cloud, à toutes fins utiles :
1. Véritablement autonome. De nombreux fournisseurs de services cloud et gérés utilisent des datacenters distants ou même tiers. Ne serait-ce pas appréciable de ne jamais avoir à se rendre près d'une baie de stockage ?
2. Cohérent. Le stockage doit offrir une performance et une fiabilité cohérentes, quelle que soit son utilisation. Il doit offrir la même performance à 1 % ou à 99 % d'utilisation de sa capacité.
3. Évolutif. Il ne devrait pas être nécessaire d'acheter une baie monstrueuse de 500 disques dès le départ pour obtenir une performance prévisible, tout comme vous ne devriez pas avoir à souffrir pour ajouter une étagère de disques supplémentaires.
4. Commercialement viable. En fin de compte, il est essentiel que le coût de cette prévisibilité et de cette fiabilité ne soit pas complètement prohibitif pour le fournisseur de service et son modèle commercial.