Le budget des DSI reste majoritairement concentré sur la maintenance des briques essentielles du système d’information, selon l’étude Deloitte « CIO Survey 2014 ». Et si 52% des DSI considèrent l'innovation comme importante pour leur organisation, le budget qui leur est alloué à cet effet reste insuffisant…
Deloitte publie les résultats de son étude consacrée au rôle du DSI en tant que moteur de la croissance de l’entreprise à travers l’innovation. Cette enquête a été menée conjointement auprès de plus de 900 DSI dans 49 pays. « Les DSI restent encore principalement perçus comme garants du maintien opérationnel du système d’information. Une des questions clés de cette étude 2014 est de savoir si les DSI doivent prendre davantage de responsabilités en matière d’innovation technologique pour soutenir la croissance de l’entreprise», affirme Sébastien Ropartz, associé responsable Technology Advisory chez Deloitte.
Vers une relance des investissements de transformation ?
Le temps des coupes budgétaires drastiques est révolu : seuls 23% des DSI interrogés indiquent une baisse de leur budget en 2014, ce qui confirme la tendance observée en 2013. Le budget des DSI est toujours majoritairement (55 %) concentré sur la maintenance des briques essentielles du système d’information, contre 45 % alloués aux activités de croissance et de transformation (+3 % par rapport à 2013). Une majorité significative de DSI déclarent que leurs priorités dans les 12 à 18 mois seront de répondre aux nouveaux besoins métiers et de conduire la stratégie digitale.
52 % des DSI considèrent l’innovation comme importante pour leur organisation, mais affirment que le budget qui leur est alloué à cet effet reste insuffisant. En outre, cette année, un nombre croissant de DSI pilotent, implémentent ou ont adopté des technologies telles que les applications mobiles (69 %), les médias sociaux (54 %) et les outils de Big Data et d’Analytics (48 %).
A la différence d’autres pays, la réduction des coûts IT et la restructuration du modèle opérationnel restent des priorités pour les DSI français. Malgré cela, ces derniers restent ouverts aux sujets très innovants : 21% considèrent que l’innovation est un pilier au sein de leur organisation et qu’elle est complètement intégrée dans leur quotidien. Ils sont d’ailleurs plus enclins à se lancer dans la gamification et la réalité augmentée que la moyenne mondiale.
Des niveaux de maturité encore insuffisants face aux transformations nécessaires de l’IT
Seulement 20% des DSI estiment avoir la capacité d’investir dans les technologies émergentes ou bien de faire évoluer leur organisation IT d’un centre de coût vers un centre de profit. En France, un DSI sur cinq estime que son entreprise ne dispose pas de la maturité nécessaire pour développer un modèle de « delivery « plus agile. Et seuls 6 % des répondants français indiquent que leur entreprise gère de façon efficace les investissements dans les technologies émergentes. Cependant, 55 % des DSI français gèrent leurs activités à la manière d’un capital-risqueur, estimant que la technologie doit pouvoir contribuer davantage à la croissance de l’entreprise.
Les DSI doivent renforcer leurs relations avec les nouveaux CxO
Les DSI entretiennent des relations plus étroites avec les dirigeants traditionnels qu’avec les nouveaux responsables (directeur digital ou « chief data officer ») qui gagnent en importance dans l’entreprise. Cependant, les DSI doivent poursuivre leurs efforts pour consolider leurs relations avec ces « nouveaux » dirigeants qui favorisent les innovations de rupture afin de stimuler la croissance.
En France, la direction générale se démarque et est la relation prioritaire pour les DSI. Ce résultat s’explique notamment par le fait que 44 % des DSI français sondés (contre 35 % pour la moyenne mondiale) rapportent directement au directeur général. Contrairement à la tendance globale, les DSI français entretiennent de bonnes relations avec les « nouveaux » dirigeants.
L’Analytics : de forts besoins en stratégie et investissement
L’Analytics progresse peu à peu dans les organisations. A ce jour, 42% des DSI pilotent, implémentent ou ont déjà adopté l’Analytics dans leur organisation. 74% de ceux qui la mettent en œuvre l’utilisent pour soutenir directement la stratégie de l’entreprise et 50% considèrent que son utilisation crée un avantage compétitif. A contrario, de nombreux DSI se tiennent encore à l’écart du sujet : plus d’un quart ne font pas un usage significatif de l’Analytics ou le cantonnent à un périmètre sans rapport direct avec la stratégie globale de l’entreprise.
Si l’utilisation de l’Analytics reste peu répandue dans les organisations françaises, elle intervient presque toujours en soutien d’objectifs stratégiques pour l’entreprise. 72% des répondants français déclarent que leur rôle dans l’Analytics est centré de manière prédominante sur la mise à disposition de ressources technologiques plutôt que sur la mise à disposition de compétences avancées en termes d’analyse de données. Selon les DSI français, les obstacles principaux à l’adoption de l’Analytics sont le manque de compétences, l‘absence d’approche centralisée, les restrictions de budget et également le manque de soutien des dirigeants sur ce sujet. « Les directeurs métiers ne considèrent pas toujours leur DSI comme l’interlocuteur le plus naturel pour conduire des innovations technologiques soutenant la croissance. A l’heure de la montée en puissance des nouvelles technologies et l’apparition de nouvelles fonctions, les DSI doivent aujourd’hui réfléchir à leur positionnement stratégique dans l’entreprise : rester uniquement garants du système d’information ou se positionner en moteur de la croissance de l'entreprise grâce à l'innovation technologique», conclutSébastien Ropartz, associé responsable Technology Advisory chez Deloitte.