Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé qu’un texte de loi allait être déposé prochainement pour lutter contre la diffusion des fausses informations (fake news), et que de son côté Bruxelles, s’emparant du sujet, prône une approche européenne, Facebook revoit en profondeur son fil d’actualité pour réduire les publications et publicités issues des entreprises et marques.
Le 15 janvier, La commissaire européenne à l’Economie et la Société numériques, Mariya Gabriel, appelait à “une approche européenne” sur les “fake news” ou fausses informations, en inaugurant un groupe d’experts sur ce dossier, alors que le président français Emmanuel Macron souhaite légiférer avant fin 2018. “Nous avons besoin d’une approche européenne pour éviter tout risque de fragmentation”, a plaidé Mariya Gabriel, lors d’un point presse à l’occasion de la première réunion à Bruxelles d’un groupe de travail composé de 40 experts européens chargés de plancher sur le sujet. “La proposition du président Macron montre clairement l’importance politique de la question et montre en même temps (…) que toute solution doit être mûrement réfléchie”, a ajouté la commissaire bulgare, qui a pris ses fonctions l’été dernier. “Même si elles ne sont ni illégales, ni nouvelles, les fausses informations se propagent aujourd’hui à un rythme inquiétant“, a estimé Mme Gabriel. “C’est pourquoi nous devons élaborer, avec la participation de tous, des mécanismes permettant d’identifier les fausses infos et de limiter leur circulation”, a-t-elle insisté.
Facebook veut donner la priorité aux interactions amicales et familiales
En attendant les réglementation et loi prévues, Facebook, dont le rôle dans la diffusion de fausses nouvelles et de désinformation visant à influencer diverses élections – à commencer par celles de 2016 aux Etats-Unis – est régulièrement pointé du doigt, a annoncé une refonte en profondeur de son fil d’actualités. Son but est de réduire les publications et publicités issues des entreprises et marques, initiative qui vise à limiter la diffusion des « fake news » et des publicités non ciblées, mais aussi à donner plus de place aux publications partagées entre amis ou familles. “La vidéo et d’autres contenus publics ont explosé sur Facebook ces dernières années. Comme il y a plus de contenu public que de messages de vos amis et de votre famille, l’équilibre du contenu du fil d’actualités s’est éloigné de ce que Facebook peut faire de plus important : nous aider à nous connecter les uns aux autres”, a déclaré Mark Zuckerberg dans un post le 12 janvier dernier. Le patron du réseau social a également prévenu : “Je veux être clair : en apportant ces changements, je m’attends à ce que les gens passent du temps sur Facebook et que certaines mesures d’engagement diminuent”. De fait, l’initiative a provoqué l’inquiétude dans un secteur où Facebook bénéficie d’un quasi-monopole. – 4,47 %, c’est la baisse qu’a connue l’action de Facebook vendredi dernier suite à cette annonce.
Auteur : Juliette Paoli avec AFP