Les entreprises de services du numérique (ESN), les éditeurs de logiciels et les sociétés de conseil en technologies ont créé 19 000 emplois en 2016, contre 15 000 l’année précédente. Le secteur affiche une belle dynamique, mais éprouve des difficultés à trouver les bonnes compétences.
En 2017, le secteur comptait 26 800 entreprises (au 1er janvier) pour un chiffre d’affaires de 53,9 milliards d’euros, annonce Syntec Numérique, son syndicat professionnel, lors de sa conférence semestrielle le 7 décembre.
Un secteur majoritairement composé de PME et TPE, qui a embauché 19 000 personnes en 2016, contre 15 000 pour l’année précédente et 11 000 en 2014, pour une masse totale de 447 000 salariés. Voici 7 années consécutives qu’il grossit. Il faut d’ailleurs remarquer que le rythme moyen de croissance annuelle de l’emploi dans le secteur (hors logiciel) au 2ème trimestre 2017 est de 5 %, alors qu’il n’est qu’à 1 % pour l’ensemble du secteur privé.
Le recrutement y est un enjeu fort, alors que plus de 3/4 des entreprises déclarent avoir trouvé “difficilement” des candidats adaptés au poste (source Apec). Ce qui limite en partie les perspectives de croissance pour 65 % des professionnels (source IDC / Syntec Numérique) – alors que le secteur attend une croissance de 3,6 % en 2018, un niveau record depuis 2011 ! “Il existe des difficultés à recruter les talents, confirme Gilles Mezari, co-président du Collège Editeur de logiciels de Syntec Numérique, et même une guerre entre sociétés IT et clients pour les trouver et les garder”.
Des recrutements sous tension
Chez les ESN, on manque de data scientists, d’experts en sécurité, d’ architectes SI, de développeurs informatiques de gestion, d’experts métiers alors que de nouvelles technologies se développent et demandent de nouvelles compétences (embarqué, IOT, etc.). Gilles Mezari rappelle, à propos, que “70 % des métiers de demain n’existent pas aujourd’hui”. Les éditeurs de logiciels sont de leur côté 49 % à exprimer des difficultés à trouver les bonnes compétences, en particulier des architectes logiciel, chefs de projets, développeurs, consultants métiers et experts techniques… Ils n’était que 28 % au premier trimestre 2017. C’est pire pour les sociétés de conseil en technologies : les difficultés passent de 19 % à 84 % sur la même période. Les manques concernent les domaines des systèmes embarqués, du développement, de la maîtrise d’œuvre, de la gestion du cycle de vie du produit ou encore du prototypage.
Syntec Numérique évoque les actions menées pour rendre attractifs ces métiers, qu’il s’agisse d’adaptation des compétences ou de formation à destination des ressources internes. Soumia Malinbaum, co-présidente de la Comission Emploi, Formation, Education de Syntec Numérique, indique ainsi que plus de “3 440 demandeurs d’emploi ont été formés et recrutés en 2017″ (à fin septembre) via la Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE), soit “près de 12 000 personnes en 4 ans”.
Syntec Numérique fait également la promotion des métiers auprès des jeunes talents, en organisant son propre événement, le Day-Click, ou en distribuant un kit de découverte des métiers du numérique auprès des professeurs, entre autres actions. Les femmes étant sous-représentées dans le secteur, l’organisation a même décidé de déposer début 2018 un dossier auprès du gouvernement pour en faire “une grande cause nationale”. Il est appuyé par le Cigref et la Conférence des Grandes Ecoles.