Accueil Cybersécurité Accusé d’espionnage, Kaspersky lance une vaste opération de transparence

Accusé d’espionnage, Kaspersky lance une vaste opération de transparence

Kaspersky donne accès au code source de ses logiciels

Démontrer qu’il n’est pas au service de l’espionnage russe : Kaspersky lance une opération de transparence sur ses logiciels et donne accès à leur code source. “Nous n’avons rien à cacher”, indique Eugene Kaspersky, le PDG.

Valider et vérifier la fiabilité de ses solutions, de ses processus internes et de ses opérations commerciales“, voilà comment l’éditeur de logiciels de cybersécurité compte mettre un terme aux accusations d’espionnage du gouvernement américain, et éviter un embargo général sur ses solutions par d’autres Etats, ou sociétés. Le spécialiste russe est dans la tourmente depuis qu’à la mi-septembre Washington a interdit aux agences fédérales d’utiliser les logiciels de la société, en raison des liens supposés de l’entreprise avec les services de renseignement russes, Le 13 septembre dernier, la Sécurité intérieure a donné l’ordre à tous les fonctionnaires fédéraux de désinstaller dans les 90 jours tous les logiciels antivirus de Kaspersky Lab. « Le ministère est préoccupé par les liens que certains responsables de Kaspersky entretiennent avec les services de renseignement et d’autres agences gouvernementales russes« , avait alors indiqué la ministre de la Sécurité intérieure par intérim, Elaine Duke, dans un communiqué.

L’accès au code source par une autorité indépendante

Pour se défendre, et prouver sa bonne foi, Kaspersky va carrément donner “un accès au code source pour une évaluation par un tiers de confiance”. Les mises à jour et les règles de détection des menaces sont également concernées par cet accès. Kaspersky ne nomme pas ce tiers de confiance, mais indique qu’il devra mener un “examen” et une “évaluation” indépendants, et cela dès le premier trimestre 2018. Sur son blog l’éditeur parle d'”une autorité internationalement reconnue“.

Trois centres de transparence seront ouverts

L’opération « Global Transparency Initiative » se concrétise par l’ouverture de trois centres de transparence dans le monde, qui ouvriront d’ici 2020 en Asie, en Europe et aux Etats-Unis, précise le blog. Le premier est prévu pour 2018. Kaspersky augmente également les récompenses pour les chasseurs de bugs, jusqu’à 100K de dollars pour la découverte d’une vulnérabilité dans ses produits. “Nous devons rétablir la confiance dans les relations entre les entreprises, les gouvernements et les citoyens. C’est pourquoi nous lançons cette initiative de transparence mondiale : nous sommes totalement ouverts et nous n’avons rien à cacher. Et je crois qu’avec ces actions, nous serons capables de surmonter la méfiance et de soutenir notre engagement à protéger les personnes dans n’importe quel pays du monde“, dit Eugene Kaspersky, cité dans le communiqué.

Kaspersky Labs, qui produit des logiciels antivirus très populaires et réalise 85% de ses ventes à l’export, a toujours nié tout lien avec les autorités russes, affirmant être “injustement accusée sans preuve concrète pour étayer ces fausses allégations”. Pour Eugene Kaspersky, la société est l’otage d’un conflit géopolitique.