Jérôme Tarting, PDG de Clic Formalités, spécialiste en ligne du formalisme pour professionnels et particuliers, aborde ici le sujet du business angel pour les entreprises qui se lancent et souhaiteraient financer leur développement/ projet.
Passée l’étape de la création et des formalités, l’entreprise doit trouver des sources de financement. Si les établissements bancaires étaient tout désignés, le business angel a fait son apparition. En plus des fonds nécessaires au démarrage d’une structure, il apporte au créateur son expérience dans un secteur donné.
Un peu d’histoire
Les business angels sont apparus timidement en France dans les années 1990. Mais ce concept est lui-même est bien plus ancien et s’est réellement organisé à partir des années 1930 aux Etats-Unis. Des personnalités très fortunées, motivées par le gain et le goût d’entreprendre, investissaient alors une partie de leurs capitaux, dans de jeunes entreprises prometteuses. En France, ce type de financement, s’il est connu et pratiqué, occupe encore une place discrète. Il faut aller outre-Manche pour trouver le bon élève du genre : la Grande-Bretagne. En 2015, sur 4,5 milliards d’euros investis par les business angels européens, 1,2 milliards provenaient du Royaume-Uni.
Qui sont les business angel en France
L’aventure est avant tout humaine. C’est la rencontre entre un entrepreneur en devenir et un investisseur privé. 3 profils se détachent particulièrement, même s’il y a autant de business angels que de modèles d’entreprises.
· Le pré-retraité, ancien chef ou cadre supérieur, qui a accumulé un patrimoine relativement important. Il est en mesure d’investir en moyenne entre 5 000 et 200 000 euros par an.
· Le jeune entrepreneur dynamique, qui après avoir créé et revendu sa société au bout de quelques années, possède un capital. Sans se replonger immédiatement dans une nouvelle aventure, il veut rester connecté au monde de l’entrepreneuriat. Il peut investir dans la création d’entreprise pour des montants compris entre 200 000 et 500 000 euros.
· Les family offices, regroupements entre investisseurs privés d’une même famille, parfois sur plusieurs générations. Ils décident de s’organiser pour placer ensemble la part du patrimoine qui leur a été léguée. Très présents aux Etats-Unis, ils se développent désormais en France.
Au-delà même de l’investissement, le business angel apporte bien plus au porteur de projet.
Comment choisir son business angel ?
Activer son réseau est souvent le point de départ pour trouver des investisseurs. Mais il n’est pas toujours suffisant quand il s’agit de trouver un business angel. Faire appel à un réseau de business angels est conseillé.
Cette organisation juridiquement formalisée met en relation investisseurs potentiels et entrepreneurs. Son principal objectif est de permettre à des business angels d’investir dans des projets innovants. Les futurs entrepreneurs peuvent rencontrer plusieurs investisseurs dans des domaines de compétence différents qui pourront co-investir. A titre d’exemple, la Fédération nationale des Business Angels compte à elle seule, en 2017, 72 réseaux de Business Angels en France. 42,7 millions d’euros ont été investis en 2016 à travers ces réseaux et un montant global de 500 millions d’euros depuis 2001.
Les entrepreneurs peuvent également faire appel à un investisseur solitaire. La levée de fonds sera alors plus rapide mais ce genre de rencontre est moins aisée. Enfin, des salons sont organisés pour favoriser ces rencontres. Les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) proposent souvent ce genre d’événement.
Les qualités d’un business Angel
Pour qu’il soit en parfaite adéquation avec le projet,un business angel doit avoir certaines qualités :
· Une bonne compréhension du projet d’entreprise qui ne se réduit pas au volet financier
· Une certaine empathie envers l’entrepreneur. Les relations qui unissent le business et son « partenaire » le porteur de projet doivent reposer sur la confiance.
· Une expérience mise au service dans la prise de décisions pertinentes.
· Une vision en profondeur, à moyen et long terme du projet.
· Une certaine originalité, lui permettant de se démarquer d’un investisseur institutionnel en prenant des risques. (vision originale, ouverture d’esprit, approches marketing innovantes).
· Un carnet d’adresse pour l’entrepreneur, offrant un accès à des contacts et des clients potentiels.
· Une connaissance du monde des affaires, aidant l’entrepreneur à trouver de nouveaux partenaires.
En conclusion, en France peut-être plus qu’ailleurs, les capitaux-risqueurs n’interviennent que trop rarement dans le capital des sociétés en création. L’une des seules sources sérieuses de financement pour les entrepreneurs à ce stade sont alors les business angels. Ils s’intéressent à toute entreprise fortement innovante, qu’elle soit technologique ou non. Muni de capitaux mais surtout d’une expérience et d’un fort degré d’expertise dans le monde de l’entreprise, le business angel possède un trousseau de clés de la réussite. Il peut ouvrir au porteur de projet les portes du « paradis » entrepreneurial. En d’autres mots, il donne des ailes à l’entrepreneur, afin qu’il prenne son propre envol.