Le virage est amorcé en 2013. L’éditeur stoppe la commercialisation de ses logiciels sous forme de licence on premise. Les boîtes Photoshop, Illustrator ou Premiere, pour ne citer qu’elles, sont alors enterrées et remplacées par les offres Creative Cloud.
Les observateurs du marché jugent avec perplexité le pari d’Adobe. Mais trois ans après, l’éditeur enregistre un chiffre d’affaires de 5,85 milliards de dollars, en hausse de 22 % comparé à l’année 2015. Mieux, le segment Cloud, qui représente 4,6 milliards de dollars dans ce CA, est devenu la locomotive de l’éditeur. Le service en ligne Creative Cloud a accueilli les fameuses Creative Suites, soit près de 25 applications différentes. Parmi elles, Acrobat, rebaptisé aujourd’hui Acrobat DC (Document Cloud), constitue l’héritage que l’éditeur a bâti autour du PDF.
Acrobat DC, la plateforme PDF d’Adobe
Créateur du format PDF en 1993 – format devenu en 2008 un standard ouvert qui a permis de nombreuses alternatives à Acrobat – Adobe a réalisé avec Acrobat DC un service SaaS très élaboré. Non seulement on y retrouve toutes les fonctions du célèbre gestionnaire de fichiers PDF, mais l’éditeur a mis en place une plateforme documentaire à part entière. Les fichiers numérisés ou enregistrés au format PDF sont ainsi automatiquement océrisés et les différents champs d’un document parfaitement identifiés. A un puissant module de création et de gestion de formulaires s’ajoute une fonction d’authentification et de signature électronique basée sur EchoSign, une entreprise rachetée en 2011 par Adobe. Stockées dans le Cloud, les PDF sont en outre sécurisés et partageables dans un espace collaboratif.