Viraj Parekh dirige les services managés destinés aux entreprises autour de réseaux SDN (Software Defined Networks) chez l’opérateur de services Verizon. Il a répondu à nos questions sur sa stratégie et ses priorités, à l’occasion du TM Forum qui s’est tenu du 15 au 18 mai à Nice.
Verizon figure parmi les 20 premières multinationales, avec des recettes de 126 milliards de dollars et 161 000 salariés en 2016. Après avoir cédé 29 datacenters à Equinix pour 3,6 milliards de dollars, il se concentre dorénavant sur les applications et les contenus audiovisuels, notamment au travers de l’acquisition de Yahoo! (4,48 milliards de dollars).
Comment analysez-vous la cyber-attaque massive WannaCry ?
Cela doit nous ouvrir les yeux sur le niveau d’impact stupéfiant qu’une cyber-attaque peut atteindre à présent. Autrefois, les frontières et périmètres réseaux étaient fixes. Le réseau et la sécurité étaient traités séparément. A présent, on déploie des services sans frontière. La sécurité doit devenir une partie intégrante du réseau lui-même. Nos clients souhaitent que chacune de leur transaction soit sécurisée. Or avec les objets connectés et la numérisation de leurs activités, ce sont des milliards de transactions qu’ils doivent protéger désormais, et non plus des millions.
Quelle stratégie vous conduit à préférer les services numériques aux datacenters ?
Le réseau a toujours été au cœur de nos activités de prestataire de services, notamment pour nos clients mobiles. On voit actuellement une bascule dans le domaine des applications, pilotée par la numérisation des contenus de nos clients et par l’avènement des services cloud, mobiles, avec davantage d’applications d’égal à égal et de services vidéo. Cette bascule entraîne une demande croissante nous conduisant à transformer notre réseau, à le rendre plus agile pour fournir une meilleure expérience, plus rapide.
Dans quel but évaluez-vous la plateforme d’orchestration d’Ericsson ?
Autrefois, vous aviez des applications client-serveur simples avec des utilisateurs fixes, au bureau et des applications fixes, dans les datacenters. A présent, les utilisateurs et les applications circulent partout. Le réseau doit être en mesure de reconnaître les besoins de l’application pour délivrer correctement les services demandés par les clients. La plateforme d’orchestration d’Ericsson nous aide à déployer les services SDN dans le Cloud et dans les datacenters des clients de façon plus flexible. On a vu l’impact de la virtualisation sur les datacenters. Un environnement SDN vous apporte l’agilité nécessaire pour déployer des applications spécifiques aux clients. Nous étendons maintenant ce concept aux réseaux, avec des fonctions réseaux qui sont virtualisées.
Les applications conditionnées en micro-services changent-elles la donne ?
Nous vivons dans une monde multicloud, multifournisseur à présent où les services doivent devenir plus dynamiques. Nous cherchons à bâtir une architecture en créant une couche d’abstraction nous permettant d’exposer et d’enchaîner des micro-services, quel que soit le fournisseur et quelle que soit la plateforme sous-jacente.
Quels sont vos clients les plus avancés en terme d’applications SDN ?
Nous avons lancé en 2015 notre premier SDN. En quelques mois, nous avons remporté plusieurs appels d’offres d’institutions financières cherchant à transformer leurs réseaux d’agences. L’adoption des services SDN concerne également la grande distribution et le secteur industriel qui a besoin d’un réseau soutenant la transformation de ses applications autour d’objets connectés.
Vos clients SDN déploient-ils de nouveaux services beaucoup plus vite ?
Quoi de mieux qu’un réseau agile pour déployer les applications réseaux dans les meilleures conditions de sécurité et de performances, à la demande. C’est beaucoup plus rapide et plus simple au travers de l’automatisation permise par l’orchestration des services réseaux. Par exemple, un de nos clients dans la santé a segmenté ses activités. Une des branches extraite avait besoin d’accéder à quelques applications spécifiques sur certains sites. Ce qui aurait pris 7 à 8 mois autrefois n’a exigé que quelques week-ends seulement grâce au SDN.
Plus d’information dans l’interview vidéo (en anglais)
Auteur : Olivier Bouzereau