Les avancées récentes du Cloud open source lèvent plusieurs réticences quant à son adoption. La configuration, l’administration et les migrations du socle libre deviennent un peu plus simples.
OpenStack fournit un ensemble de logiciels open source permettant à toute entreprise de déployer une infrastructure Cloud complète, un nuage à la pointe de l’innovation adossé à des équipements standards. Agé de six ans, l’environnement libre entre dans sa treizième version, baptisée Mitaka. Les efforts de la communauté menés sur les composants et la documentation de la dernière version Mitaka remédient tour à tour aux critiques d’implémentation, de migration et d’intégration à l’existant encore délicates.
Toutes les charges applicatives nécessitant des calculs, du stockage et des fonctions réseaux peuvent théoriquement bénéficier d’OpenStack. On note cependant quatre principaux cas d’usage: le Cloud privé d’entreprise (eBay, SAP, Walmart), le Cloud public (Deutsche Telekom, Orange/Cloudwatt, OVH), l’infrastructure d’opérateur (AT&T, Swisscom, Verizon), la recherche et le Big Data (CERN, MIT, Université de Cambridge).
« La moitié des cent premières entreprises mondiales retiennent Open-Stack. Et 65% des déploiements actuels concernent des applications en production ; c’est un résultat en forte hausse, de 33% depuis un an », apprécie Jonathan Bryce, Executive Director de la fondation OpenStack.
On attend fin 2016
Les acheteurs d’infrastructure Cloud privé préfèrant souvent attendre deux à trois trimestres avant d’investir, OpenStack Mitaka ne devrait rejoindre les datacenters d’entreprise qu’à compter de la fin 2016.
« Le problème fondamental de nos clients consiste à savoir comment aller vers OpenStack, confirme Julien Niedergang, ingénieur système chez Suse France. Nous leur recommandons de créer une nouvelle île dans leur datacenter pour y positionner des services de type Cloud privé. Construire à côté de l’existant, c’est la meilleure façon d’obtenir plus vite les bénéfices de services agiles. »
Pour concrétiser cette approche, Suse fonde son offre OpenStack Cloud sur la stabilité de la release Liberty, l’éditeur assumant le fait de sauter une version pour gérer son propre cycle de migrations. « Dans le domaine de l’industrie, nous venons de déployer un environnement PaaS complet en quatre jours pour répondre au besoin de conception de logiciels clients. Le frein à l’adoption d’OpenStack était, jusque-là, le passage aux versions majeures. Avec Liberty, nous offrons la capacité de gérer le patching continu pour passer, sans rupture, d’une version majeure à une autre. »
Suse imbrique à l’offre IaaS open source, la haute disponibilité de l’hôte et le PaaS Cloud Foundry de Pivotal ; il peut ainsi se rapprocher des projets de développements d’applications Cloud et accélérer les déploiements d’infrastructures sous-jacentes. Outre-Rhin, BMW a retenu ce Cloud open source, mais le groupe Volkswagen vient d’opter pour la distribution de Mirantis rivale de celles de Suse et de Red Hat.
OpenStack Mitaka
Quelques 2336 développeurs issus de 300 organisations ont contribué au successeur de la version Liberty, OpenStack Mitaka. Ils ont produit près de 200 nouvelles fonctions taillées pour l’entreprise et le prestataire de services Cloud. Globalement, la configuration, l’administration et l’évolutivité des logiciels d’infrastructure OpenStack progressent. Les efforts de documentation portent sur les SDK et de nouveaux didacticiels apparaissent pour convaincre les développeurs d’applications et les administrateurs encore hésitants. Un module OpenStackClient simplifie la création de ressources Cloud sans avoir à connaître les subtilités des API de chaque composant. La gestion des snapshots rejoint Cinder, le module dédié au stockage en mode bloc. Le composant d’orchestration Heat gagne en performances. Les mises à niveau deviennent possibles sans interrompre la production tandis que les configurations sont désormais assistées, pour Nova (traitements) comme pour Neutron (réseau).