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Plan de licenciement d’Intel en France : les salariés demandent le soutien des politiques

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Alors que 80% des effectifs Intel doivent être supprimés en France, soit 750 emplois sur 940 et que 5 sites de R&D sur 7 vont fermer soit 95% des emplois en R&D, les employés d’Intel dénoncent une politique de désengagement de la firme américaine en France. Ils demandent des explications et un soutien des politiques.

Après l’annonce de sa volonté de supprimer 11% de ses effectifs au niveau mondial mi-avril et à la suite de la présentation du plan social le 28 juin 2016, les employés d’Intel pointent du doigt une politique de désengagement de la part du géant des puces informatiques sur le territoire national. La France est le pays le plus lourdement pénalisé par ce plan de restructuration avec la suppression de près de 80% des effectifs. Principales victimes du plan d’austérité d’Intel, les sites de R&D du Sud de la France : Sophia-Antipolis, Toulouse et Aix-en-Provence.

“Un volte-face”

« Sous le choc, les salariés d’Intel ne comprennent pas ce volte-face et le désengagement de l’entreprise », indique un communiqué de presse du comité d’entreprise d’Intel France, qui regroupe Intel Corporation et Intel Mobile Communications (IMC) Alors qu’il y a à peine un an, Stéphane Negre, Président d’Intel France, se félicitait de la politique d’investissement de la firme américaine en France en R&D et de la reconnaissance par le management américain du travail des équipes françaises (Trophée d’or 2015 lors des FABA, dans la catégorie « Investissement américain en France »), comment expliquer l’anéantissement de presque toute la R&D d’Intel en France et le sacrifice de toute sa politique d’investissement et de son engagement sur le territoire national ?, s’interroge les salariés, qui « attendent des explications concrètes de la part de la direction d’Intel principalement sur ce point ».

Le site Intel de Toulouse
Le site Intel

Une reconnaissance du savoir-faire français

Les employés d’Intel interpellent la direction France mais également internationale ainsi que les pouvoirs publics. Leur demande : une reconnaissance du savoir-faire français avec un vrai accompagnement sur la préservation des sites français.  « Nous sommes prêts à envisager toute mesure permettant de conserver des emplois même à des coûts inférieurs par l’utilisation des accords de compétitivité qui seront mis en place par le gouvernement, quitte à les anticiper. » déclare Arnaud Lenoir, représentant CE Intel Corp.

Mustapha Aqachmar, délégué syndical CFE CGC s’indigne : « En France, nous avons la crème de la crème des ingénieurs. Grâce aux subventions de l’État et [au] Crédit impôt recherche, nos ingénieurs ont le coût salarial le plus faible de tout l’Occident [Europe et États-Unis, ndlr]. Intel se cache derrière un discours et un dispositif rôdés. Les chiffres et l’incohérence des justifications stratégiques sont là. Nous savons déjà qu’Intel transfère la R&D et ses savoir-faire français à l’étranger. »

Les négociations sur les mesures d’accompagnement du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont débuté vers la mi-juillet. Elles doivent durer quatre mois.