Après WhatsApp, au tour de l’application de messagerie Viber de chiffrer les messages de bout en bout, censé empêcher quiconque, y compris le service de messagerie, d’accéder aux échanges.
Viber va protéger les échanges des utilisateurs en chiffrant les conversations vocales et vidéos, messages textes et photos de bout en bout, afin que seul le destinataire soit en mesure d’y avoir accès. Viber, appartenant au groupe japonais Rakuten, revendique plus de 711 millions d’utilisateurs dans le monde.
Viber a également annoncé le lancement de “chats cachés” qui permettront aux utilisateurs de masquer sur l’écran principal de l’application des conversations spécifiques, afin que personne d’autre n’en connaisse l’existence. Ce n’est qu’à l’aide d’un code à quatre chiffres que ces conversations personnelles deviendront accessibles. ” Nous prenons la sécurité et la vie privée de nos utilisateurs très au sérieux, et il est primordial qu’ils se sentent en toute confiance et protégés en utilisant Viber “, a relevé Michael Shmilov, le directeur des opérations, cité dans un communiqué.
Début avril, c’est le concurrent WhatsApp, filiale de Facebook, qui annonçait chiffrer “de bout en bout” les envois sur sa plateforme. ” Nous sommes fiers d’annoncer que nous avons fait une avancée technologique qui fait de WhatsApp un leader dans la protection de vos communications privées: le chiffrement total de bout en bout “, indiquait alors le service sur son blog officiel.
Alimenter des conflits…
Ces mesures protègent davantage les données des utilisateurs mais pourraient alimenter des conflits avec les forces de l’ordre. Ce renforcement de la sécurité est en effet vertement critiqué par les forces de l’ordre, notamment aux Etats-Unis, qui estiment que cela aide les criminels et les terroristes à se coordonner.
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Les Etats-Unis pourraient légiférer pour obliger les groupes technologiques à conserver des “clés” permettant de récupérer les données en cas d’enquête criminelle, et avec un mandat judiciaire.
« Nulle entité ni individu n’est au-dessus de la loi », a estimé la démocrate américaine Dianne Feinstein, qui a dévoilé avec Richard Burr le 13 avril un projet de loi qui pourrait permettre aux autorités de forcer des entreprises technologiques à apporter leur savoir-faire pour débloquer des appareils cryptés. « Nous avons besoin d’un cryptage solide pour protéger les données personnelles, mais nous avons également besoin de savoir quand des terroristes projettent de tuer des Américains », a-t-elle ajouté.
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Auteur : Juliette Paoli avec AFP