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Centres de cyberfraude en Birmanie : la Chine rapatrie 920 Chinois, pour un total de plus de 55 000 Chinois soupçonnés de fraude

(AFP) – La Chine a rapatrié au cours des derniers jours plus de 900 citoyens chinois soupçonnés d’avoir travaillé dans des centres d’arnaque en ligne situés en Birmanie, a annoncé le ministère chinois de la Sécurité publique.

Le ministère a indiqué mercredi qu’un nouveau groupe de 920 Chinois “suspects de fraude” avaient été remis au cours des derniers jours à un poste-frontière situé entre l’est de la Birmanie et la province chinoise du Yunnan. Ces Chinois avaient été arrêtés depuis le 24 mars au cours de plusieurs séries d’opérations menée par les autorités birmanes. Des ordinateurs, des téléphones portables et des cartes bancaires ont été saisis lors de ces
opérations, a ajouté le ministère. Des images diffusées par les médias officiels chinois ont montré des suspects exhibés devant les caméras, encadrés par les forces de sécurité.

Des centres de cyberfraude générant d’énormes profits

Ces arrestations sont intervenues après “l’éradication complète” d’un vaste centre d’escroqueries en ligne situé “dans le nord de la Birmanie près de notre frontière“, a précisé le ministère. Selon le ministère, les efforts conjoints de la Birmanie et de la Chine ont permis “la capture d’un total de plus de 55 000 Chinois soupçonnés de fraude“.
Des centres de cyberfraude générant d’énormes profits ont proliféré rapidement dans les régions frontalières de la Birmanie à la faveur de la guerre civile qui déchire le pays sur plusieurs fronts depuis le coup d’Etat ayant permis à la junte d’accéder au pouvoir en 2021. De nombreux Chinois ont dit avoir été victimes de fraudes commerciales ou sentimentales et dépouillés en ligne en effectuant des paiements en crypto-monnaies intraçables.

Des milliers de travailleurs opérant dans ces centres ont été rapatriés au cours des derniers mois à la suite d’une campagne de pression menée par Pékin. Un porte-parole des garde-frontières birmans a déclaré à l’AFP qu’il restait “encore plus de 1 000 personnes à transférer” dans leur pays depuis les centres de cyberfraude, sans préciser leur nationalité.
Des cas très médiatisés de Chinois ayant été exploités dans ces centres ont incité Pékin, allié de la junte et de certains groupes armés ethniques contrôlant des régions de la Birmanie, à lancer une opération diplomatique pour rapatrier les travailleurs qui dans la majorité des cas y opéraient sous la contrainte. De nombreux travailleurs exploités dans ces centres venaient d’autres pays d’Asie ou d’Afrique, et étaient amenés en Thaïlande avant de franchir illégalement la frontière pour se retrouver en Birmanie.