Une nouvelle réunion de préparation à l’euro numérique s’est tenue le 22 avril à la Banque centrale européenne. Cette dernière ainsi que les autres banques centrales soutiennent cette initiative visant à préserver la souveraineté européenne face aux États-Unis.
“Dans le contexte d’une forte dépendance aux solutions et réseaux de paiement américains, la Banque de France soutient ainsi et participe pleinement au projet d’euro numérique conduit par l’Eurosystème, qui constituera une alternative publique préservant la liberté de choix des moyens de paiement, la souveraineté et la concurrence en zone euro”, a réaffirmé Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France, lors d’une présentation sur les paiements à Limoges.
Les positions récentes prises par la nouvelle administration américaine, et notamment l’adoption le 23 janvier dernier d’un décret présidentiel, sont de nature à amplifier des risques économiques et géopolitiques. Le texte interdit tous les travaux liés au développement d’une nouvelle forme de monnaie centrale adaptée aux évolutions technologiques. Il promeut le développement de stablecoins adossés au dollar. Il encourage les citoyens et les entreprises à utiliser des blockchains publiques. Il lie les monnaies au dollar et à l’économie américaine.
“Cette nouvelle orientation politique renforce la nécessité pour l’Europe de préserver sa souveraineté monétaire, ce qui implique, pour cela, de développer sa souveraineté en matière de paiement”, explique le premier sous-gouverneur.
Les travaux préparatoires devraient se terminer à la fin de l’année. La décision d’émission pourra être prise une fois que le texte aura été voté par le Parlement européen et le Conseil.