Les premières usines d’IA européennes vont voir le jour. Elles sont sept à avoir été sélectionnées.
“Nous sommes sur la bonne voie pour faire de l’initiative des usines d’IA une réalité dans les 100 premiers jours de la nouvelle Commission européenne. Nous attendons une deuxième vague d’offres le 1er février“, s’est félicitée, le 10 décembre, Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie.
Sept usines d’IA européennes ont été sélectionnées par l’entreprise commune EuroHPC (EuroHPC JU). L’Allemagne, l’Espagne, la Finlande, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg et la Suède hébergeront, dans leurs pôles de recherche et d’excellence, les premières usines d’IA européennes. “En utilisant des supercalculateurs européens, nous allons permettre aux startups d’IA d’innover et de se développer. Nous sommes maintenant prêts à jouer un rôle de premier plan avec la bonne infrastructure dans notre ambition de faire de l’UE le continent de l’IA“. C’est une étape majeure pour la souveraineté de l’UE.
Cinq des sites d’hébergement sélectionnés déploieront de tout nouveaux supercalculateurs optimisés pour l’IA de classe mondiale, à savoir en Finlande, en Allemagne, en Italie, au Luxembourg et en Suède.
“Les usines d’IA en Espagne et en Finlande disposeront également d’une plateforme expérimentale, fournissant une infrastructure de pointe pour développer et tester des modèles et des applications d’IA innovants, et favorisant la collaboration dans toute l’Europe“, assure la Commission européenne.
À partir de l’année prochaine, ces usines d’IA vont plus que doubler la capacité de calcul d’EuroHPC, en répondant à des besoins spécifiques et en renforçant les capacités européennes en matière d’IA, socle d’accélérations dans de nombreuses activités.
Des investissements trop faibles face aux Gafam
L’investissement est de 1,5 milliard d’euros contre plusieurs milliards pour Google, qui par ailleurs vient de présenter le 9 décembre Willow, une puce capable de réaliser en quelques minutes ce que les supercalculateurs font en plusieurs millions d’années selon Hartmut Neven, fondateur de Google Quantum AI. Combinant un financement national et un autre de l’UE, ces outils de production réuniront les ingrédients clés nécessaires au succès de l’IA : la puissance de calcul, les données et les talents. La puissance de calcul massive sera mise à la disposition des chercheurs, des entreprises et des start-ups pour accélérer les innovations et les transitions.
“Elles permettront de développer les grands modèles linguistiques européens ou les modèles d’IA verticaux spécialisés, axés sur des secteurs ou des domaines spécifiques”. Les usines donneront la possibilité de se développer dans des secteurs stratégiques clés pour l’UE, notamment la santé et les sciences de la vie, l’industrie manufacturière, le climat et l’environnement, la finance, l’automobile et les systèmes autonomes, la cybersécurité, l’agrotechnologie et l’agroalimentaire, l’éducation, les arts et la culture, l’économie verte et l’espace.
L’ambition est également de développer des écosystèmes d’IA. “D’autres États membres se sont montrés intéressés, soit par l’adhésion aux usines d’IA nouvellement sélectionnées, soit par la création de nouvelles usines d’IA. La prochaine date butoir pour la présentation de nouvelles propositions sur les usines d’IA par les États membres est le 1er février 2025“, explique la Commission européenne.
