L’Etat rachète pour 350 millions d’euros 80% du capital d’ASN à Nokia. En plaçant dans son giron ce spécialiste de la fabrication, la pose et l’entretien de câbles sous-marins, l’exécutif veut assurer la « souveraineté numérique » du pays.
Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, était à Calais mardi matin à l’occasion de la signature du rachat d’Alcatel Submarine Networks. Cette vénérable entreprise avait été acquise par Nokia en 2015 : l’Etat rachète au Finlandais 80% de ses parts, pour une valeur d’entreprise de 350 millions d’euros, une opération annoncée en juin dernier.
ASN est un des champions des câbles sous-marins, dont il assure la conception, la fabrication, la pose et la maintenance. La société née en Grande Bretagne en 1858, sous le nom de Submarine Telegraph Company, et rachetée en 1993 par Alcatel Câble, compte aujourd’hui 2400 salariés, sept navires, quatre sites en France, au Royaume Uni et en Norvège, pour près de 800 000 km de câbles transcontinentaux déployés.
Ah mon bateau !
L’acquisition, pilotée par l’Agence des participations de l’État, est selon le ministre de l’économie « un signal fort qui montre que nous sommes en capacité d’identifier et d’investir dans des activités stratégiques pour notre pays et nos partenaires européens ». Car non seulement l’entreprise est rentable, mais « la maîtrise des procédés de fabrication et des unités de production de ces infrastructures est essentielle pour la souveraineté et la résilience de la France et du continent européen » écrit Bercy.
A noter que Nokia conservera une participation de 20 % avec une représentation au conseil d’administration jusqu’à clôture de l’opération, prévue fin 2024 ou début 2025, date à laquelle l’État français acquerra la participation restante du Finlandais.