Un contrat de moins pour Atos… le supercalculateur de l’AMIAD, pour la création duquel l’ESN était en lice, sera finalement livré par le duo HPE/Orange. En outre, le ministère annonce un plan de politique industrielle sur les supercalculateurs en IA copiloté par la DGA.
Malgré le démenti de Sébastien Lecornu, qui soulignait néanmoins la « faiblesse » de l’une des deux offres reçues, la rumeur s’est avérée exacte : le ministère des Armées a préféré le duo HPE/Orange à Atos pour son prochain « supercalculateur classifié dédié à l’IA ». Dans un communiqué, l’Hôtel de Brienne précise que le dispositif sera livré à l’autonome 2025 et « pleinement opérationnel fin » 2025.
Destiné aux projets de la toute jeune AMIAD (Agence ministérielle pour l’IA de défense), ce supercalculateur sera le plus grand d’Europe, à en croire le ministère. Installé au Mont-Valérien, à Suresnes, il « ne sera pas connecté à internet et sa maintenance sera réalisée par des citoyens français habilités au secret de la défense nationale ». Car il s’agit de « traiter souverainement de données confidentielles ».
Les Armées fana d’IA
Le communiqué mentionne en outre un premier projet de l’AMIAD en cours de déploiement : un agent conversationnel baptisé « Génial », développé en lien avec le Secrétariat général pour l’administration. « Cet équivalent d’un ChatGPT défense sera accessible à l’ensemble des agents du ministère des Armées et des Anciens combattants dès fin 2024 » promet le ministère, sans plus de détails sur les capacités de ce chatbot.
Sébastien Lecornu le soulignait hier devant la DGA, « c’est notre devoir que de retrouver cette audace dans un monde qui évolue si vite, marqué par les transformations numériques, par l’intelligence artificielle, bientôt par les technologies quantiques ». Dans le cadre de la transformation de la Direction générale de l’armement, celle-ci pilotera « un plan de politique industrielle sur les supercalculateurs en IA pour la défense » aux côtés de Direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique, la Direction générale de la sécurité extérieure, l’AMIAD et la Dirisi.
Les travaux débuteront dans les prochains jours sur ce programme qui couvrira notamment « la recherche et développement sur les futures architectures de calculateur, la création d’une chaire de recherche commune ou le soutien à l’innovation ». Atos n’a finalement peut-être pas tout perdu.