Accueil Hardware Arm s’apprêterait à couper les vivres (et les licences) à Qualcomm

Arm s’apprêterait à couper les vivres (et les licences) à Qualcomm

Longtemps partenaires, les deux spécialistes des puces sont aujourd’hui ennemis jurés. En litige depuis 2022, le conflit entre Qualcomm et Arm prend de l’ampleur, ce dernier ayant donné, selon Bloomberg, 60 jours à Qualcomm pour cesser d’utiliser ses technologies dans ses puces.

Qualcomm a annoncé aujourd’hui le lancement de ses SoC Snapdragon 8 Elite, embarquant des cœurs Oryon issus de l’architecture Arm. Mais le géant des semiconducteurs parviendra-t-il à les commercialiser ? La guerre larvée que se livrent les deux sociétés depuis 2022 prend un nouveau tournant. Le Britannique vient en effet d’adresser au fabricant américain un véritable ultimatum. Selon Bloomberg, Arm a adressé un préavis de 60 jours avant l’annulation de l’accord de licence liant les deux entreprises. Or cet accord permet à Qualcomm de créer ses semiconducteurs en s’appuyant sur les spécifications produites par Arm.

En d’autres termes, si Arm résilie effectivement l’accord de licence le liant à Qualcomm, ce dernier ne serait alors plus en mesure de concevoir, faire produire et commercialiser des puces utilisant les technologies brevetées par Arm. Or les puces en question représentent la majeure partie des ventes de l’Américain. Et s’il décidait de passer outre l’annulation, il s’exposerait sans surprise à des demandes de dommages et intérêts d’Arm.

Un conflit provoqué par le rachat de Nuvia

Pour mémoire, la bataille juridique entre les deux géants des puces a démarré en 2022, lorsqu’Arm a attaqué Qualcomm, l’un de ses plus importants clients, pour contrefaçon de marque et rupture de contrat. Un an plus tôt, Qualcomm rachetait Nuvia, un concepteur de microprocesseurs Arm à destination du marché des PC.

Nuvia étant elle-même détentrice d’une licence Arm, le Britannique propriété de Softbank estime que Qualcomm aurait dû renégocier son contrat, sans quoi les travaux basés sur l’architecture Arm de la startup avant son acquisition ne pouvaient être transférés à l’acquéreur. Ce que refuse Qualcomm, considérant que son contrat avec Arm couvre les conceptions de Nuvia.

Après des tentatives de négociations infructueuses en début d’année dernières, les licences de Nuvia ont été résiliées. Désormais, avec ce préavis, Arm accentue la pression sur Qualcomm afin qu’il trouve un terrain d’entente et résolve à l’amiable le conflit juridique.