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AVIS D’EXPERT – Les trois premiers mois d’un DSI : priorités et stratégie pour réussir

Les premiers mois d’un nouveau directeur de la sécurité des systèmes d’information (DSI) ne sont pas simplement une phase d’adaptation. Ils constituent une période cruciale où se joue l’avenir de la sécurité et de la résilience d’une organisation. Alors que le rôle du DSI a profondément évolué au cours de la dernière décennie, notamment sous l’impulsion des avancées technologiques et des nouvelles menaces liées au télétravail et aux migrations vers le cloud, les attentes envers cette fonction n’ont jamais été aussi élevées.

Par Jérôme Soyer, Vice-président avant-vente pour l’Europe de l’Ouest chez Varonis

Comprendre les enjeux actuels

Le DSI d’aujourd’hui ne se contente plus de verrouiller des systèmes. Il doit articuler la complexité des enjeux de cybersécurité auprès des membres de son équipe, mais aussi des directions générales et des conseils d’administration, des interlocuteurs souvent peu familiers avec la technicité du sujet. L’épidémie de COVID-19 a bousculé l’environnement traditionnel de travail, et la migration massive des données vers le cloud a multiplié les points de vulnérabilité. En parallèle, les menaces externes, comme les ransomwares, se sont sophistiquées, tandis que les risques internes – notamment le vol de données par des collaborateurs – restent bien réels.

Pour un nouveau DSI, la question est simple : comment s’attaquer à cette montagne d’enjeux tout en restant aligné avec les objectifs de l’entreprise dès ses premiers pas ?

Trois mois décisifs

La réponse réside dans une approche méthodique, sur trois axes principaux : la sécurisation rapide des données sensibles, l’obtention de l’adhésion des équipes internes, et la mise en place d’une stratégie claire pour répondre aux risques. Le DSI doit rapidement instaurer des mesures préventives tout en gardant une vue d’ensemble des infrastructures pour anticiper les failles et menaces potentielles. Or, sans une roadmap précise dès le début, il est facile de se perdre dans la multitude de priorités concurrentes.

  1. Cartographier les vulnérabilités

Dès sa prise de fonction, la première mission du DSI est d’établir une vision globale des systèmes de sécurité. Identifier les failles, les droits d’accès non nécessaires, ou les données sensibles mal protégées sont autant de tâches essentielles. Mais cette cartographie ne se limite pas à un simple audit : il s’agit de prioriser les zones à risque et de planifier des actions correctives immédiates.

  1. Renforcer la collaboration et la communication

Un autre défi majeur pour le DSI est de convaincre. En effet, sans une adhésion solide des équipes et des dirigeants, même les meilleures stratégies de sécurité peuvent échouer. Or, il est courant que le DSI soit perçu comme un frein ou un « perturbateur » dans l’organisation. Il est donc impératif de démontrer la valeur ajoutée de chaque initiative de sécurité, non seulement en termes de protection des données, mais aussi en tant que catalyseur de performance. Cela passe par une communication transparente et la construction de ponts avec les différentes parties prenantes, qu’elles soient techniques ou non.

  1. Anticiper l’évolution des menaces et les contraintes budgétaires

Enfin, le DSI doit garder un œil sur les évolutions du paysage cyber, tout en prenant en compte les contraintes économiques de l’entreprise. Il est essentiel de bâtir une approche scalable qui s’adapte aux budgets et aux ressources disponibles, sans pour autant sacrifier la sécurité. Les solutions basées sur l’intelligence artificielle et l’automatisation, comme la gestion de la posture de sécurité des données (DSPM), sont devenues des atouts indispensables pour maintenir une vision claire et proactive des risques.

Les premiers pas vers une réussite durable

Il est clair que les trois premiers mois du DSI ne sont qu’un point de départ, mais ils sont décisifs. Un faux pas à cette étape peut entraîner des répercussions à long terme, que ce soit en termes de coûts, de fuites de données, ou de perte de confiance des parties prenantes. En revanche, une mise en œuvre efficace de stratégies adaptées peut rapidement générer des résultats concrets : réduction des vulnérabilités, amélioration des processus internes, et une culture de la cybersécurité ancrée au cœur de l’organisation.

Le rôle de DSI est sans cesse en évolution, tout comme les menaces qu’il doit affronter. Plus que jamais, il doit être un leader stratégique, en mesure de naviguer à travers les complexités technologiques tout en influençant positivement les dynamiques humaines et organisationnelles. En cela, les trois premiers mois sont une occasion unique pour poser les bases de ce leadership, pour que la sécurité devienne non pas une contrainte, mais un véritable levier de croissance pour l’entreprise.