(AFP) – Le gouvernement canadien a défendu jeudi sa décision d’imposer une taxe de 3 % sur les revenus des entreprises numériques internationales comme Amazon, Uber, Airbnb ou Netflix, une mesure critiquée aux Etats-Unis.
La taxe sur les services numériques (TSN) vise les géants de la tech qui génèrent un chiffre d’affaires mondial annuel supérieur à 1,1 milliard de dollars canadiens, et qui engendrent des revenus annuels au Canada supérieurs à 20 millions de dollars canadiens. La mesure a été promulguée par décret le 28 juin.
“Un certain nombre de nos alliés et partenaires, y compris des pays du G7 comme le Royaume-Uni, la France et l’Italie, ont mis en place une taxe sur les services numériques” pour percevoir “des revenus des géants internationaux de la technologie“, a déclaré la vice-Première ministre et ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, devant les journalistes. Le Canada avait accepté de retarder la mise en place de cette mesure pour une période de deux ans le temps de négocier avec d’autres pays, dont les États-Unis, où sont basées plusieurs de ces entreprises. Mais les discussions n’ont toujours pas abouti et il “n’est tout simplement pas raisonnable” et “injuste” que le Canada “suspende indéfiniment ses propres mesures“, a souligné la ministre canadienne.
Une taxe “discriminatoire” pour les Etats-Unis
L’ambassadeur des Etats-Unis au Canada, David Cohen, a qualifié cette taxe de “discriminatoire” dans une déclaration envoyée à des médias canadiens jeudi. Le Bureau du représentant américain au Commerce “est prêt à utiliser tous les outils disponibles susceptibles de déboucher sur des progrès significatifs dans la lutte contre les taxes sur les services numériques“, a-t-il dit. Dans une lettre diffusée le mois dernier, des organisations du secteur des technologies et du commerce basées aux Etats-Unis ont averti que la taxe
frapperait de manière disproportionnée les entreprises américaines et aurait “un effet dissuasif” sur les investissements américains au Canada.