(AFP) – L’Etat français a fait une offre de 700millions d’euros pour acheter les activités d’Atos jugées stratégiques et sensibles, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, a annoncé vendredi dans un communiqué le groupe informatique français, en pleine restructuration.
Cette offre vise à éviter que ces activités, qui touchent à la souveraineté de la France, tombent entre les mains d’acteurs étrangers. Elle intervient deux jours après le choix du consortium mené par Onepoint pour la reprise d’Atos. La proposition de l’Etat français, formulée dans une “lettre d’offre confirmatoire non engageante”, concerne “l’acquisition potentielle de 100 % des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité)” d’Atos, a indiqué le groupe.
Supercalculateurs, contrats avec l’armée française et produits de cybersécurité
Ces activités englobent les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, les contrats avec l’armée française et les produits de cybersécurité. “Cette offre confirmatoire non-engageante porte sur une valeur d’entreprise globale de 700 millions d’euros”, a poursuivi Atos. Cette offre était attendue pour mi-juin. La valeur indicative de ces activités était estimée entre 700 millions et un milliard d’euros, avait indiqué Atos fin avril au début des discussions. “Aucune certitude ne peut être apportée quant à l’issue des négociations et à la conclusion d’un accord définitif entre les parties”, a mis en garde Atos dans son communiqué.
Son conseil d’administration et sa direction “vont discuter de cette proposition avec l’Etat”. “Nous ferons tout pour sanctuariser la partie des actifs dits ultrasensibles, mais nous serons très vigilants à ce qu’ils ne soient pas bradés“, avait affirmé mercredi aux Echos David Layani, patron de Onepoint, après être sorti gagnant de la compétition pour la reprise d’Atos face au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. L’action d’Atos a grimpé de 20% dans les premiers échanges de la Bourse de Paris vendredi matin, jusqu’à 94 centimes d’euro.
Partenaire informatique mondial du Comité international olympique (CIO) depuis 2002, Atos sera l’un des piliers technologiques des JO-2024 de Paris. Il sera chargé de la gestion des accréditations, de la diffusion instantanée des résultats ou encore de la cybersécurité.