(AFP) – Le sauveteur d’Atos devrait être connu “d’ici la fin du week-end“, alors que les discussions se poursuivent entre les candidats à la reprise du géant informatique français, lourdement endetté, et ses créanciers.
Un “accord de principe” est possible “d’ici la fin du week-end“, a indiqué jeudi à l’AFP une source ayant connaissance du dossier, confirmant une information du quotidien Le Figaro. L’entreprise avait initialement indiqué qu’elle ferait connaître au plus tard vendredi son choix parmi les trois offres étudiées.
Atos, un des piliers technologiques des JO de Paris cet été, a annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire de 3,2 milliards d’euros sa dette brute, de 4,8 milliards d’euros, pour sauvegarder son activité.
Parmi les offres en lice figurent celle d’EPEI, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (en discussions pour racheter une partie d’Atos, avant rupture des négociations en février), allié au fonds Attestor, et celle de Onepoint, premier actionnaire de l’entreprise avec environ 11% du capital, dans un consortium comptant également la société d’investissement de l’homme d’affaires Walter Butler et l’entreprise Econocom.
M. Kretinsky et Attestor ont indiqué avoir soumis une offre “entièrement financée” pour reprendre “l’ensemble du périmètre d’Atos“, qui prévoit l’annulation de 4 milliards d’euros de dette. Ils se disent prêts à apporter 1,9 milliard d’euros au groupe, dont 600 millions d’euros de fonds propres et 1,3 milliard de “financements opérationnels”. L’offre de David Layani, patron de Onepoint, prévoit une restructuration de la dette à hauteur de 3,2 milliards d’euros. Le consortium qu’il mène défend la “préservation de l’unité d’Atos” et propose un apport de 1,8 milliard d’euros, dont 350 millions d’argent frais.
Selon le quotidien Les Echos, M. Layani et “la plus grande partie des obligataires et des banques” se sont mis d’accord sur la base de 2,8 milliards d’euros de dette à effacer. Le consortium prévoit “une augmentation de capital de 350 millions d’euros” et une “dilution massive et complète” des actionnaires, avec l’objectif que Onepoint termine avec 25 % du capital, confirme une source ayant connaissance du dossier.
Selon Le Figaro, Daniel Kretinsky prépare “une dernière offre, a priori meilleure” que celle annoncée initialement. Contacté par l’AFP, l’entourage de l’homme d’affaires tchèque n’a pas commenté.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé mardi son intention de placer sous le contrôle de l’État les activités “stratégiques” de contrôle-commande des centrales nucléaires françaises, l’entité Worldgrid. Bercy avait déjà exprimé son intérêt pour les activités souveraines du groupe (supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, contrats avec l’armée française et produits de cybersécurité). Le ministère s’est aussi
engagé à prêter 50 millions d’euros à l’entreprise et a acquis une “action de préférence” lui permettant de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, la filiale qui construit ses supercalculateurs.