(AFP) – Les avocats de Google et ceux du gouvernement américain ont tenu jeudi leurs plaidoiries finales dans le cadre d’un procès historique sur le moteur de recherche dominant, accusé d’avoir enfreint le droit de la concurrence.
C’est la première des cinq affaires antitrust majeures opposant les autorités américaines aux géants de la tech à déboucher sur un procès. Des poursuites contre Meta, Amazon et Apple, ainsi qu’une plainte distincte contre les activités publicitaires de Google, se dirigent également vers les tribunaux fédéraux.
Le marché des recherches générales des internautes
“Vous pensez vraiment que DuckDuckGo est un concurrent de Google ?” a demandé jeudi le juge Amit Mehta à l’avocat de Google, qui avait évoqué ce moteur de recherche alternatif, axé sur la confidentialité des données. Le groupe californien a assuré que les recherches effectuées sur Amazon, Facebook ou encore Expedia (voyagiste) relevaient de la concurrence à Google. Le magistrat a donc posé de nombreuses questions sur ce sujet. Si l’activité sur ces sites web était prise en compte pour définir le marché de la recherche sur internet, cela mettrait à mal l’argumentation du gouvernement. Pour les autorités de la concurrence, le marché pertinent est celui des recherches générales des internautes – Google en détient 80 %.
Selon le ministère de la Justice, l’entreprise a bâti son empire grâce à des contrats d’exclusivité illégaux avec des entreprises comme Apple, pour que son outil soit installé par défaut sur leurs appareils et services. Le procès fleuve a ainsi permis de révéler que Google a déboursé 26 milliards de dollars l’année dernière pour rester le moteur de recherche par
défaut sur divers smartphones et navigateurs internet. L’essentiel de cette somme a été versé à Apple. Le géant d’internet aurait ainsi étouffé l’innovation dans la recherche en ligne. Le juge les a interpelés sur ce point jeudi : il semble “difficile d’affirmer que Google n’a pas suffisamment innové“, a-t-il souligné.
Pas de décision avant la fin de l’été ou l’automne
L’audience va continuer vendredi à Washington. Elle a lieu plus de six mois après la fin du procès et une décision n’est pas attendue avant la fin de l’été ou l’automne. C’est la première fois que les autorités américaines de la concurrence affrontent une grande entreprise technologique devant un tribunal depuis que Microsoft a été pris pour cible, il y a plus de vingt ans, au sujet de la domination de son système d’exploitation Windows.
Lors des audiences à l’automne dernier, le PDG de Google, Sundar Pichai, et d’autres cadres supérieurs ont été appelés à la barre. M. Pichai a mis en avant la mission de sa société selon lui : rendre l’information “universellement accessible et utile” à tous.