Par Itamar Ben Hemo, CEO et cofondateur de Rivery
Dans le contexte économique actuel, les chefs d’entreprise n’ont jamais eu autant d’arguments pour migrer leurs données vers le cloud avec des avantages reconnus en termes de réduction de coûts et d’amélioration de l’efficacité. Mais les migrations ne sont pas toujours faciles : elles prennent souvent plus de temps, elles nécessitent plus de développeurs et elles coûtent plus cher que ce qui avait été initialement budgété.
Pour une migration vers le cloud réussie, il faut :
En premier lieu, l’entreprise doit faire monter en compétences ses équipes techniques. En effet, souvent l’équipe en interne ne dispose pas des compétences et des connaissances nécessaires pour la migration vers le cloud. Par exemple, l’erreur commune est de supposer que s’ils ont un administrateur de base de données Microsoft SQL Server (DBA), ils seront en mesure de transférer instantanément leurs connaissances et leurs compétences vers un cloud data warehouse. Ce n’est pas le cas. Les deux sont aussi différents que conduire une voiture ou une moto.
Les projets de migration vers le cloud ont tendance à être complexes. Afin de s’assurer du respect du calendrier, il est donc judicieux d’avoir un chef de projet travaillant aux côtés du DBA pour s’occuper de la migration, de la gestion des risques jusqu’à la communication. Une entreprise qui n’a encore jamais migré une base de données vers le cloud, devrait faire appel à une société de conseil externe ou à un consultant freelance pour les accompagner.
Il faut ensuite décider de son type de migration en ayant établi un plan le plus clair possible. Ce plan permet de tenir au courant l’ensemble des parties prenantes pour qu’ils puissent intervenir à tout moment pour apporter leur aide. Un canal de communication interne sera efficace et permettra à toutes les personnes impliquées de suivre le projet.
On compte trois types de migrations les plus fréquentes, chacune ayant leurs avantages et inconvénients :
- Les migrations de bases de données dites “Big Bang” où la coupure est brutale. Le système est désactivé ce qui signifie qu’en cas de problème lors de la migration, il peut être extrêmement difficile de revenir en arrière et le risque de tout perdre existe.
- Il existe aussi les migrations fragmentaires où le projet global est divisé en plusieurs parties qui peuvent être migrées une à une. Cela élimine le risque de tout perdre mais ajoute une nouvelle couche de complexité. Avec certains systèmes utilisant l’ancienne base de données et d’autres la nouvelle base de données cloud, les entreprises risquent de ne pas disposer de toutes leurs données au même endroit. Ce type de migration permet de réagir aux problèmes au fur et à mesure qu’ils surviennent sans avoir besoin d’arrêter l’activité de l’entreprise.
- Les migrations parallèles en direct ou “Zero Downtime Migration” sont probablement le meilleur choix. Anciennes et nouvelles bases de données fonctionnent en même temps que les données de production. Cela permet d’avoir l’esprit tranquille en cas de problème, ce qui ne manquera pas d’arriver. Elles permettent de revenir en arrière si nécessaire, ainsi qu’une validation permanente de la concordance des données dans les deux systèmes.
Il sera clé de choisir la bonne technologie de migration dans le cloud pour ne pas nuire à ce projet. Trois approches sont possibles avec leurs avantages et leurs inconvénients :
- L’approche “lift and shift” consiste à transférer les applications et les données dans le cloud sans modifier la conception de l’application. Cela peut être tentant en termes de rapidité mais cela peut entraîner des problèmes après la migration.
- Le choix d’une approche plus rationalisée et automatisée aide à relever des défis tels que la synchronisation, l’intégration des données et les retours en arrière potentiels dans l’éventualité très probable de problèmes. Par exemple, le Change Data Capture synchronise automatiquement une database avec un cloud data warehouse, offrant des flux plus fluides et une fiabilité accrue. Vous devrez également réfléchir à la technologie d’intégration des données. L’ETL (extract, transform and load) extrait les données brutes des sources, puis les transforme sur un serveur de traitement secondaire avant de les charger. Le plus récent processus, L’ELT (extract, load, and transform), offre flexibilité et contrôle en chargeant les données brutes directement dans un data warehouse, où elles sont transformées en données enrichies et structurées.
- Il existe aussi des solutions plus automatisées qui évitent qu’un projet s’enlise dans des détails techniques tels que le développement de pipelines de données pour des tables de base de données individuelles. De telles tâches peuvent entraîner des retards et des surcoûts.
En conclusion, une réflexion anticipée sur la bonne solution à adopter permettra donc de créer de la valeur sur le long terme. Il ne faut pas hésiter à demander l’avis des parties prenantes – CTO, CIO et CEO – pour comprendre leurs besoins et les défis auxquels ils sont confrontés, savoir comment la migration dans le cloud y répondra et comment elle évoluera avec l’entreprise. Il faut bien sûr choisir les bonnes technologies, telles que les ELT, tend à accélérer le processus de migration des données. Cela permet de travailler avec des données complètes, notamment dans les systèmes dotés d’architectures legacy. La migration des bases de données dans le cloud offre des avantages considérables, et une bonne planification permettra de la réussir.