Toutes les équipes de campagne des partis politiques ont été conviées vendredi matin à une réunion de sensibilisation aux risques de cyberattaques et de manipulations étrangères avant les élections européennes du 9 juin.
Au cours de cette réunion, organisée à huis-clos au siège du Secrétariat général de la défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), dépendant du Premier ministre, seront présentés “divers risques auxquels chaque liste est susceptible d’être confrontée”, selon la lettre d’invitation reçue par les partis que l’AFP a pu consulter. Le SGDSN, l’organisme Viginum chargé de traquer la désinformation en période électorale, le bureau des élections du ministère de l’Intérieur et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) comptent y faire le point “sur les menaces de cyberattaques, de manipulations de l’information et d’ingérences étrangères” et évoquer “les dispositifs à mettre en place”. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel et du numérique, doivent par ailleurs présenter les droits et obligations des candidats.
Ne pas perdre la guerre avant que l’adversaire n’ait montré un fusil
Les élections européennes du 9 juin sont “un enjeu et une cible considérables pour certains de nos compétiteurs étrangers”, avait déclaré le 6 mars le secrétaire général Stéphane Bouillon, devant la commission Défense de l’Assemblée nationale, sans désigner nommément de pays. Ces dernières semaines, Paris a dénoncé ouvertement toute une série de tentatives de déstabilisation téléguidées par Moscou, visant à saper le soutien de l’opinion publique à la cause ukrainienne. Selon M. Bouillon, les menaces hybrides sont “celles que l’on ne peut pas attribuer, que l’on ne voit pas du premier coup, qu’il s’agisse de cyberattaques, de désinformation, d’offensives contre notre sécurité économique”. “Ces menaces s’accroissent et peuvent même nous faire perdre la guerre avant que l’adversaire n’ait montré un fusil, c’est le vieux principe de Sun Tzu (auteur de l’Art de la Guerre, ndr)”, avait-il conclu. Une soixantaine de phénomènes douteux avaient été recensés sur les plateformes numériques lors des élections françaises en 2022, selon Viginum.
La rédaction avec AFP