Jérôme Warot,
vice-president et Technical Account Management chez Tanium France
Les ETI rattrapent leur retard
Pendant longtemps, on a considéré que les entreprises de taille moyenne étaient en retard sur la sécurité. Elles représentaient même un maillon faible pour les grands comptes, notamment parce qu’ils étaient visés par des attaques indirectes qui ciblaient des partenaires de plus petite envergure – et donc moins protégés. Même si la sécurité informatique est une quête sans fin, on peut dire que les ETI ont fait des efforts importants pour combler le fossé qui les sépare de leurs partenaires grands comptes. Et généralement, elles le font bien plus vite que leurs modèles car elles partent d’une page blanche et elles ont appris des erreurs des grands comptes, notamment en matière de rationalisation des outils cyber. Désormais, elles s’équipent directement de plateformes capables de couvrir une grande variété de besoins, tout en conservant la maîtrise de leurs coûts et de leurs ressources. En résumé, elles font plus avec moins.
Réduction des coûts, consolidation des outils
Après les différents confinements, le retour en présentiel signe la fin des investissements importants en informatique et en cyber. Désormais, les directions demandent aux DSI de justifier le moindre investissement, présent ou passé. La consolidation des outils va donc s’accentuer. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que certaines organisations ont plus de 80 outils rien que pour la cyber ! C’est la fin de l’adage « un problème = une nouvelle solution », qui n’a que trop duré. Nous allons voir les plateformes multi-usages se répandre, offrant ainsi aux directions informatiques la possibilité de réduire le nombre d’outils utilisés. Par conséquent, elles pourront faire des optimisations sur les licences comme sur les ressources, humaines et matérielles, nécessaires à l’utilisation et l’entretien d’un trop grand nombre d’outils. Il est important de noter également que le mouvement qui tend à faire entrer la cyber dans le giron des directions informatiques prend de l’ampleur, alors qu’elles bénéficiaient jusque-là d’une certaine autonomie.
La consolidation du marché complique l’avenir des petits acteurs
Dans la suite logique de la rationalisation du nombre d’outils, les grands acteurs, tels que Microsoft, ServiceNow ou Palo Alto, sont donc privilégiés par les directions informatiques. La conclusion à en tirer est que l’année 2024 sera compliquée pour les petits acteurs de la cyber, ceux qui ne sont pas encore bien établis sur le marché ou ceux qui ne se sont pas encore associés à des grands noms de la cyber. Il faudra qu’ils s’appuient sur l’excellence et sur la plus-value de leur solution technologique.