Linux a 25 ans et le mainframe deux fois son âge. IBM les combine dans sa gamme LinuxOne pour consolider des services d’infrastructure, de développement, de tests et de production.
Qui songe au mainframe multi-cœur en 2015 ? Depuis 1965, IBM ne cesse d’en améliorer la puissance et la disponibilité car ils restent appréciés de quelques enseignes de la finance et de la grande distribution. Parallèlement, Big Blue multiplie les contributions open source sur les logiciels libres surtout, et sur les processeurs Power, maintenant accessibles à d’autres fabricants.
Présentée sur l’Open Source Summit de Paris, la gamme de grands systèmes LinuxOne fait preuve d’ouverture en recevant plusieurs distributions Linux dont Ubuntu, Suse et Red Hat, au choix du client. Elle s’inscrit dans la stratégie d’IBM d’investissement dans l’open innovation, quinze ans après le premier portage de linux sur mainframe.
Des applications frontales en 24/7
« Nos clients disposent d’une grande mixité d’applications. Les banques conservent leurs traitements cœur de métier sur zOS et basculent vers Linux tous leurs systèmes frontaux ainsi que les applications mobiles », illustre Xavier Vasques, directeur technique, Systems hardware chez IBM France.
L’entrée de gamme LinuxOne Rockhopper démarre avec 13 cœurs et 496 Go de Ram pour supporter plusieurs centaines de machines virtuelles. Le haut de gamme LinuxOne Emperor (clin d’œil au pingouin) supporte, quant à lui, jusqu’à 8000 VM via 141 cœurs et 10 To de Ram.
Leurs tarifs restent opaques en revanche. Interrogé sur les prix de la gamme LinuxOne, IBM France souligne seulement la réduction des coûts de licences de logiciels et l’optimisation des coûts d’administration.
Un autre signe distinctif concerne la segmentation des applications virtualisées, possible par domaines : « Dans une seule et même machine LinuxOne, on peut exécuter plusieurs hyperviseurs simultanément. On maintient ainsi une séparation entre un KVM dédié aux applications de production et un autre KVM consacré aux développements et aux tests de nouvelles applications, chaque hyperviseur disposant de ses propres ressources », poursuit-il.
Une gestion de classes de services
La plateforme LinuxOne se veut flexible pour absorber simultanément des charges applicatives, des traitements d’infrastructure OpenStack et des analyses de grands volumes d’informations. Son crédo ? « Linux à votre façon, sans limite et sans risque. Une gestion de classes de services permet de régler la priorité de chaque application sur la machine », explique Laurent Vanel, Cloud Leader d’IBM Systems France.
Les DSI en migration vers les méthodes agiles et l’approche DevOps apprécieront le support des plateformes Spark, Chef, Docker et Node.js, en plus des gestionnaires de données PostgreSQL, MariaDB et MongoDB.
L’offre Cloud computing d’IBM – alias Bluemix – vient compléter les traitements locaux, exécutés sur le mainframe. L’entreprise ouvrant son système d’information au Cloud doit cependant exposer ses informations ; d’où l’importance de services pour chiffrer ou rendre anonyme les données. « Les passerelles d’externalisation, de filitrage et de sécurisation des données tourneront sur LinuxOne », précise Laurent Vanel.
Auteur : Olivier Bouzereau