Au risque de me décrédibiliser dès le début de cet article, je vous dois une confidence : le lapin fait partie des ancêtres de l’Internet des objets…
Mais tout d’abord, comment peut-on définir l’IoT (Internet of Things) ou l’Internet des Objets ? Sa définition est un challenge, tellement cette technologie est devenue un phénomène au sein de nos DSI et plus largement au sein de notre société de consommation.
Tentons une définition à travers l’association des mots :
• Internet : c’est la liaison de différents ordinateurs entre eux, formant une gigantesque toile d’araignée technologique
• Objet : nous parlons ici de la plupart des objets connectés que nous utilisons tous les jours, les plus évidents étant les smartphones, tablettes, montres connectées, capteurs, …
Une définition possible de l’internet des objets est donc la science permettant l’exploitation des données d’une multitude d’objets technologiques pouvant communiquer entre eux.
Les cas d’usages de l’Internet des Objets sont exponentiels, et ce, pour de multiples secteurs d’activités. Ceci ouvre la voie à de nombreuses opportunités. En voici quelques-unes :
• Santé : suivre son activité cardiaque ou analyser son sommeil à travers une montre connectée
• Assistance aux personnes âgées : bracelet connecté permettant d’émettre une alerte en cas de chute
• Domotique : fermer les volets de votre habitation à distance à l’aide d’une application sur un smartphone
• Service après-vente : pouvoir détecter une panne d’un appareil ménager chez un client et proposer une assistance au plus tôt
• Assurance : pouvoir analyser le comportement d’un conducteur au volant de sa voiture (vitesse, freinage …) et lui attribuer un bonus en cas de bonne conduite
• Electricité : proposer au propriétaire d’une maison une optimisation de sa consommation en fonction de capteur sur les appareils électriques les plus gourmands
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’Internet des Objets n’est pas une révolution technique. Ainsi le lapin Nabaztag qui aujourd’hui commence à vieillir tirait déjà profit de l’Internet des Objets pour pouvoir communiquer et interagir avec son environnement.
Ce qui est nouveau, c’est plutôt un ensemble d’évolutions permettant l’association des technologies : technologies de transmission sans fil, prix du matériel en baisse, internet plus performant, évolution des technologies dans le cloud, …
L’Internet des Objets entraine la nécessité de traiter une quantité importante de données unitaires provenant de multiples devices (capteurs…) : l’émergence des technologies autour du Big Data, particulièrement adaptées à ce type de données, a permis également l’évolution de l’IoT.
Comme la plupart des technologies émergentes, l’Internet des Objets possède quelques challenges à relever :
• Le traitement de la donnée et son interprétation : les données issues des objets connectés et leurs exploitations sont le nerf de la guerre. Cela nécessite un traitement particulier du fait de son volume et de son hétérogénéité.
• L’interopérabilité : pour que les objets connectés puissent communiquer, il faut qu’ils puissent parler un langage commun. Cela nécessite d’établir des normes de communication entre les technologies et les fabricants.
• La sécurité de l’information : collecter, faire transiter et stocker les informations sensibles de façon sécurisé pour ne pas qu’elle tombe entre de mauvaises mains.
• Le respect de l’éthique : les données produites par les objets connectés peuvent être sensible parce qu’appartenant à nos vies privées : est-ce que j’accepte que les données liées à ma santé deviennent la propriété d’organismes commerciaux ?
Ces problématiques liées à la donnée s’accompagnent de challenges liés cette fois à l’organisation de l’entreprise autour des projets IoT. Comment mener à bien un projet en liaison avec cette technologie émergente ? Comment initier une nouvelle offre de service autour des objets connectés ?
Voici quelques pistes pour commencer :
• Identifier les besoins des futurs utilisateurs : l’IoT ne fait pas exception en comparaison aux autres technologies de l’information. Identifier le besoin du client pour en déduire la technologie à adopter, et non l’inverse !
• Ecouter le marché : à technologie expérimentale, démarche expérimentale. Il s’agit ici d’effectuer une veille auprès des acteurs du même secteur ou de secteurs différents pour identifier les évolutions récentes, pourquoi pas en effectuant des partenariats entre concurrents.
• Se faire accompagner : la technologie étant récente, les compétences déjà formées et sensibles à l’Internet des Objets sont rares. Solliciter des ressources externes spécialisées, ou monter des partenariats technologiques et/ou participer à des réunions d’idées (Think Tank) sont des solutions.
• Lancer un projet pilote : pour voir grand, pensez petit dans un premier temps. Lancer un projet pilote à bas coût, avec un petit périmètre (peu d’utilisateurs) puis le faire le grandir en mode agile permets de réduire les risques d’échecs.
L’Internet of Things est donc une technologie promettant de nombreuses opportunités de développement économique. Ceci est aujourd’hui largement visible en « Business to Consumer ». Mais les opportunités en « Business to Business » ne sont pas à négliger.
Alexis Sourceau – Maltem Consulting Group – BI Practice Manager