De gauche à droite, Géraldine Esnault, Reinier de Quelen, Patrick Rahali,
Jean Kaminsky, Isabelle Saint-Martin, Gérard Bialek et Matthieu Lacroix.
Table ronde
Solutions IT organisait début octobre au Salon Solutions ERP à Paris une table ronde sur le thème « Comment l’ERP impose ou facilite la collaboration entre DSI, DAF, Métiers, Direction générale ». Retour sur les moments forts de cette conférence animée par Jean Kaminsky, le directeur de la publication.
« A l’instar d’un véhicule tout-terrain qui réconcilie votre femme, votre comptable et vos enfants comme le vante une publicité actuelle, l’ERP a l’ambition aujourd’hui de servir tous les métiers », s’amuse Jean Kaminsky, pour l’ouverture de cette conférence sur l’ERP. De la finance au commercial, en passant par la supply chain et l’e-commerce, chacun vient aujourd’hui se greffer sur l’ERP. Comment l’organisation de l’entreprise s’en trouve-t-elle changée ? Et, inversement, comment l’ERP s’est-il adapté aux nouvelles habitudes de travail des salariés, et aux nouveaux besoins de l’entreprise, en particulier dans la collaboration et le partage d’informations, que ces dernières viennent de l’intérieur ou de l’extérieur ?
L’ERP, fédérateur de collaboration
Nul doute que les pratiques de l’ERP évoluent, poussées par la transformation numérique et par les projets d’intégrer les contraintes notamment de mobilité, d’analyse prédictive et de collaboratif. Patrick Rahali, consultant ERP au CXP, cabinet européen indépendant d’analyse et de conseil dans le domaine des logiciels, des services informatiques et de la transformation numérique, a fait le point sur les modules les plus déployés en entreprise, se référant à l’étude du CXP ERP Survey 2015. « On s’aperçoit que les fonctions les plus utilisés dans le système d’information et dans l’ERP en particulier sont très diverses et ne se limitent plus à la finance ou à la production. La gestion de projet, le décisionnel, etc. en font partie dorénavant. » Avec des modules pour la trésorerie, la mobilité, les services après-vente par exemple, ces ERP « étendus » sont de plus en plus « rapides et intuitifs ». Connectant les informations et les redistribuant aux bonnes personnes, L’ERP est la première plateforme de communication de l’entreprise, mais aussi la première plateforme de collaboration non seulement entre les métiers mais aussi avec l’extérieur, souligne Patrick Rahali. Tout l’écosystème de l’entreprise – ses sous-traitants, ses clients, ses fournisseurs, etc. – est pris en compte dans l’ERP « qui va dorénavant chercher des données, de l’information chez les tiers ».
« L’essence même de l’ERP est de fédérer l’ensemble des collaborateurs dans un référentiel unique et fiable. Mais l’ERP a dépassé ce cadre, il devient un outil d’efficacité pour chaque métier dans l’entreprise », renchérit Isabelle Saint-Martin, chef de marché ERP chez Sage. Il doit disposer d’aptitudes qui correspondent à chacun des métiers qui se trouvent dans l’entreprise, mais aussi permettre, au-delà, d’innover. Pour Reinier de Quelen, directeur commercial de Sylob, éditeur et intégrateur qui s’adresse aux PME industrielles, l’ERP peut permettre de responsabiliser les différentes personnes de l’entreprise au regard du référentiel. « Chaque service, chaque personne est dorénavant responsable d’une partie de l’information », remarque-t-il.
Le partage de l’information, changement radical
« Il y a une vraie inter dépendance entre les métiers qui sont présents dans l’entreprise », constate Géraldine Esnault, directrice du marché Professional Services au sein de la société Prodware, éditeur, intégrateur et hébergeur de solutions sectorielles et métiers. On ne pense plus un projet ERP uniquement pour déployer les fonctions traditionnelles : « On est vraiment dans une organisation qui se penche sur l’ensemble des flux d’entreprise. On voit bien cette imbrication, cette interdépendance marquée qui ouvre tout le chaînage entre les différentes directions métiers. »
« On rassemble les différents collaborateurs de l’entreprise pour les mettre au service de l’efficacité collective », résume-t-elle. Un ERP sert à « faciliter la relation, puisqu’aujourd’hui on n’est plus sur des processus métiers distincts, mais sur des processus transverses avant tout », renchérit Matthieu Lacroix, directeur du marketing et de la communication de Comarch. Et c’est d’autant plus vrai que « l’expérience est aujourd’hui cross canal », analyse-t-il. Gérard Bialek, directeur commercial de Qualiac, relève que même dans le secteur public, où l’éditeur exerce une partie de ses activités, « l’ordonnateur et le comptable travaillent aujourd’hui autour d’un même processus. ». « Même là, le vent de la collaboration est passé ».
« Le changement radical est lié au partage de l’information. Tout le monde croule sous les outils et les données, souligne Géraldine Esnault, et toute l’information qui vient de l’extérieur, doit être captée, re-traitée et transformée de manière positive au sein de l’entreprise « tout cela pousse les utilisateurs à collaborer et à faire tomber les silos ». Le sujet est en réalité bien plus vaste que l’ERP, qui est le réceptacle : « comment je trouve la bonne information ?, comment je l’exploite ?, comment je pilote ? »