Des acteurs venus du stockage en réseau, des services applicatifs, Internet ou télécoms luttent pour conquérir les parts du marché Cloud français. Pour se distinguer du tout- venant, quelques-uns parachèvent, dans le nuage, d'ambitieux plans de continuité.
Les analystes voient le baromètre du Cloud Computing calé sur le beau fixe', un peu partout dans le monde. Le marché de l'informatique en nuage est amené à croître de 10% à 30% par an, selon les régions de la planète. Aux USA, il devrait doubler entre 2012 et 2015, passant ainsi de 45 à près de 95 milliards de dollars, évalue le cabinet Forrester Research. Ailleurs, la migration des flux financiers vers les pays émergents force chaque organisation à mieux équilibrer et à mieux contrôler ses dépenses.
La réduction du TCO (Total Cost of Ownership ou coût d'appropriation de l'informatique) devient un facteur clé de la demande en ressources Cloud, infrastructures, plateformes et logiciels à la demande. En transformant des investissements en frais opérationnels, le modèle en nuage est en passe de réussir, à défaut d'innover vraiment. En effet, dans cette dimension, le Cloud ne fait que prolonger les tendances connues de l'externalisation d'activités, de l'infogérance, de la tierce maintenance applicative ou encore du modèle ASP (Application Service Providers) apparu à la fin des années 1990.
La promesse d'une réduction des coûts informatiques ne saurait être le seul facteur de succès des services Cloud à présent. La flexibilité des activités, c'est-à-dire le fait de pouvoir régler la ressource informatique à la hausse comme à la baisse, ajoute un intérêt supplémentaire aux offres Cloud. Le Cloud Computing permet de se concentrer sur son cœur de métier plutôt que d'exploiter et de maintenir une architecture complète pour des applications transversales ou génériques comme la messagerie électronique, l'agenda partagé, voire la bureautique communicante. Pour externaliser et mutualiser de tels services, l'entreprise peut se tourner vers différents prestataires à présent. Le marché Cloud regroupe, en effet, des hébergeurs classiques, des fournisseurs d'Infrastructures as a Service, des opérateurs télécoms, des intégrateurs systèmes, des infogérants et plusieurs éditeurs de logiciels prêts à conquérir le segment croissant du Software as a Service. Tous ces acteurs, issus d'horizons différents, mêlent actuellement leurs compétences, de telle sorte qu'il devient difficile de dire précisément qui propose quoi.
La tendance actuelle des PME est à l'adoption croissante des logiciels SaaS, tandis que les entreprises de taille intermédiaire et les grandes organisations se tournent vers un Cloud hybride, mêlant des infrastructures et des plateformes externes en complément des ressources informatiques internes. Ce mélange d'actifs sur site et externalisés doit être néanmoins gouverné. Dans ce cadre, les plans de reprise d'activités ou de continuité informatique font de plus en plus appel au Cloud Computing.