L’éditeur de logiciels RH français Lucca, dopé par une levée de fonds de 65 M€ en 2022, compte recruter 230 collaborateurs en 2023 pour soutenir sa croissance. Emplois Numériques a interrogé son DRH, Charles de Fréminville, à ce sujet.
Solutions-Numériques – Emplois Numeriques : pourriez-vous nous présenter l’organisation chez Lucca ?
Charles de Fréminville : notre entreprise compte 450 salariés, qu’on appelle les « Luccasiens » contre 250 salariés quand je suis arrivé en mai 2021. La moyenne d’âge est de trente ans, pour 46% de femmes. Nous comptons un tiers de fonctions technologiques, pour deux tiers de fonctions commerciales et support. Nous avons des bureaux à Paris, Nantes, Marseille, Barcelone et Genève. Plus de 70 salariés sont actionnaires : ils sont cooptés parmi les collaborateurs les plus engagés et qui se projettent chez Lucca sur du long terme.
Tout en conservant une structure hiérarchique, nous nous inscrivons dans une culture du dialogue. Tous les trimestres, nous organisons un temps de partage de la vision stratégique de l’entreprise et une cérémonie festive.
Quels sont vos objectifs de recrutement ?
Nous comptons recruter 230 personnes en 2023. La moitié des postes est ouverte aux profils juniors. Nous développons nos relations avec les écoles et sommes présents sur des forums de recrutement. Nous recrutons également en alternance, qui peut déboucher sur des CDI. A fin janvier, nous en avons déjà recruté 30.
Quelles sont les particularités de votre processus de recrutement et d’intégration ?
A la fin du processus de recrutement, nous nous distinguons par un grand oral : le candidat fait une présentation sur un sujet libre, professionnel ou personnel devant une dizaine de Luccasiens. Il a une semaine pour la préparer, avec pour objectif de transmettre quelque chose sur lui-même ou son métier.
Le nouveau salarié est accompagné par un parrain ou une marraine lors de l’onboarding. Il suit d’une part des formations métier en présentiel, d’autre part des formations transverses et sur la présentation de notre gamme logicielle en e-learning. Un « pot des nouveaux » est régulièrement organisé.
Après l’intégration, nous poursuivons la formation de nos collaborateurs au fil de l’eau.
Encouragez-vous le télétravail ?
Le télétravail est permis plusieurs jours par semaine si le collaborateur le souhaite. Nous proposons des locaux attractifs et accessibles aux salariés et conservons des moments privilégiés de cohésion d’équipe en présentiel.
Les grilles salariales, coconstruites avec les directions et les ambassadeurs des métiers, sont réévaluées chaque semestre.
Quelle est votre politique de rémunération ?
Les packages sont attractifs : nous avons coconstruit les grilles salariales avec les directions et les ambassadeurs des métiers. Tous les six mois, elles sont réévaluées. Le salaire dépend de la fonction occupée, de l’ancienneté dans le métier et dans l’entreprise. Au bout de trois ans d’ancienneté dans l’entreprise, un salarié peut demander à passer devant un comité composé de membres de la DRH, de la direction et d’ambassadeurs : il ou elle présente ses arguments pour demander une augmentation de salaire chiffrée, d’au moins 2.000 euros bruts annuels. Une discussion s’engage entre le comité et le salarié pour ajuster la demande, mais au final, c’est le salarié qui a le dernier mot. Plus de cent salariés ont dépassé ces trois ans d’ancienneté. En général, 90% d’entre eux sont satisfaits de la grille salariale et ne passent pas devant le comité.
Nous avons deux spécificités. D’abord, nos commerciaux n’ont pas de rémunération variable. Ils ont un rôle de conseil au client, sans chercher de prime immédiate. Néanmoins, un commercial qui signera de gros contrats aura une évolution de carrière rapide à moyen terme. Ensuite, nous nous fondons sur une politique de transparence des salaires : chacun peut voir le salaire des autres dans notre outil de paie Pagga. Ça évite ainsi les bruits de couloir.
Lucca en chiffres
Lucca connaît une croissance annuelle de 40 % du chiffre d’affaires depuis six ans. Avec un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2022, l’éditeur de logiciels vise un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros en 2025. Il offre 11 logiciels RH en SaaS au sein de quatre gammes, bientôt 14, à destination essentiellement des organisations du midmarket. Il a levé 65 millions d’euros en mars 2022 auprès du fonds d’investissement britannique One Peak.