Emplois Numériques donne la parole aux femmes et aux hommes qui font la tech, en les interrogeant sur leur parcours et leur choix d’un métier technologique. Premier volet avec Isabelle Dauchel, passée de la paie à la data.
Emplois Numériques : pourquoi vous-êtes vous reconvertie dans la data ?
Isabelle Dauchel, consultante data chez Arcesi : mon parcours professionnel qui a débuté en 1998 a été dans les RH, le plus souvent dans la paie. Après dix ans en tant que responsable d’équipe paie et SIRH chez Transdev jusqu’à 2020, j’avais besoin de changer de cadre et de métier, et envie d’apprendre. Et je me suis dit que si je devais changer de métier, il fallait le faire avant 50 ans (j’ai aujourd’hui 48 ans). En tant que responsable SIRH, je travaillais déjà avec des chiffres, sur des outils de business intelligence (BI) et sur le paramétrage de solutions. J’ai voulu un emploi d’avenir, jusqu’à ma retraite. J’ai une appétence pour la programmation, l’analyse et l’automatisation des tâches pour faciliter la vie des professionnels comme les gestionnaires de paie.
Pourquoi avoir choisi la formation de 6 mois de data analyst de la Wild Code School ?
J’ai fait des recherches sur Internet et regardé des webinaires de présentation d’écoles. J’ai souhaité une formation en présentiel pour l’émulation et pour apprendre mieux et plus. C’était une formation plus longue que d’autres (5 mois de formation intensive plus deux à quatre mois de stage). Ce n’est pas non plus trop long car il faut financer la période de formation. J’ai démissionné de mon poste à Transdev. J’ai été bien accompagnée par l’école pour le financement. J’avais 3 000 euros sur mon compte personnel de formation à utiliser, j’ai bénéficié de 1 000 euros de France Compétences et j’ai financé le reste, presque la moitié du total.
J’ai apprécié l’approche pédagogique du formateur, le travail qui s’est fait en partie sur des projets et des hackathons. Un projet et un hackathon ont été effectués pour des clients : cela permet d’avoir de l’expérience, que ce soit en gestion de projet, en termes de livrables et de réunions avec le client, ou de présentation de fin de projet. J’ai réalisé mon stage chez Colibree Intergeneration, un site dédié à la cohabitation intergénérationnelle.
Dans la session qui a débuté en octobre 2021, nous étions un groupe de 9 apprenants très variés, tous en reconversion. Une personne avait travaillé dans la banque, une autre dans la petite enfance. Nous nous sommes entraidés, ça permet de faire face à la pression et à la fatigue. Ce n’était pas évident de retourner sur les bancs de l’école. Mais je suis des Mooc depuis 2004 sur Coursera. Nous avons été accompagnés pour la recherche de stage et d’emploi. Nous avons tous trouvé un CDI.
A quel poste êtes-vous aujourd’hui ?
Après un CDD de six mois chez Primagaz où j’ai mis à jour des indicateurs de performance, je suis en poste comme consultante data depuis novembre 2022 chez Arcesi, une entreprise adaptée et solidaire de services du numérique. Elle recrute des personnes en reconversion, en situation de handicap ou non. Mon salaire est de 36 K€ annuels, bien sûr inférieur à mon salaire de responsable paie expérimentée. Je réalise une mission d’un an chez CA Technologies et Services. Je suis chargée de mettre en place des indicateurs de qualité qu’il faut remonter au siège du groupe et à la Banque de France. Je suis dans une équipe de 10 personnes, dont la moitié de prestataires externes, qui travaille en mode agile, avec un scrum master,. Je suis montée en compétences sur la gestion de projet et sur l’outil de BI.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui envisagent une reconversion dans l’IT ?
Il ne faut pas hésiter à se reconvertir même si ça peut faire peur ! Il y a des aides financières. On se sent bien quand on a réussi la formation : on a appris de nouvelles choses, on s’est ouvert à de nouvelles personnes.