Jobmaker propose un coach digital et des ateliers virtuels qui permettent au collaborateur de mûrir son projet d’évolution dans l’entreprise, améliorant l’efficacité de l’entretien de carrière qui suit. Enedis a mis en place la solution pour une partie de ses cadres.
Arthur Philippe, PDG de Jobmaker, éditeur d’une plateforme digitale d’accompagnement de carrière conçue par des coachs, est convaincu que l’entreprise apprenante est promise à un bel avenir : « Mettre en place une entreprise apprenante, c’est avoir un mode d’organisation qui s’appuie sur les compétences collectives et individuelles. » Elle les développe notamment par le coaching et l’accompagnement de la trajectoire du collaborateur dans l’entreprise.
Associer coaching digital et accompagnement par l’équipe RH
Il constate lors d’une conférence en ligne récente : « Habituellement, le coaching coûtant cher, il est réservé aux personnes ayant vraiment besoin d’accompagnement ou au top management. Il peut être externalisé à des professionnels – ce qui revient à externaliser la connaissance de vos collaborateurs, et peut être perçu comme une incitation à une mobilité externe – ou être fait par les équipes RH. Elles doivent prendre le temps d’accompagner leurs collaborateurs dans ce rôle de coaching de carrière, mais manquent souvent de temps. Aussi Jobmaker ajoute du coaching digital et des ateliers de développement au coaching par la RH. Celle-ci peuvent recueillir et analyser des données, notre plateforme fournissant un rapport consolidé sur l’engagement, la fidélisation, entité par entité afin de nourrir la feuille de route RH. Jobmaker fait gagner de 4 à 8h de temps dans un accompagnement. »
Le collaborateur devient offreur de compétences
La plateforme bénéficie également au collaborateur selon lui : « Le salarié peut prendre le temps à réfléchir à ses compétences clefs, son projet de trajectoire de carrière, puis se présenter en entretien RH comme offreur de compétences. Cet entretien est alors plus impactant. Il peut déboucher à la mise en place d’un plan d’actions : formation, mobilité interne, promotion voire départ si un écart trop grand est constaté entre le projet d’entreprise et les attentes du salarié. Néanmoins, celui-ci se sentant compris dans sa singularité, le processus crée plutôt une dynamique d’engagement. »
Arthur Philippe donne deux facteurs clefs de succès des projets d’évolution au sein de l’entreprise :
– laisser de l’autonomie au collaborateur tout en l’accompagnant, avec des points de suivi, pour éviter qu’il délaisse sa réflexion pour les urgences du quotidien ;
– inclure le manager dans la dynamique de développement des compétences et la mobilité : il doit accepter que des membres de son équipe peuvent partir dans un autre service et se faire à l’idée d’accueillir de nouveaux collaborateurs compétents à leur place.
Témoignage – Enedis favorise la mobilité interne de ses cadres
Enedis compte 10 000 cadres. Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité a souhaité accompagner 600 cadres par an dans leur évolution professionnelle dans le cadre de son programme « On my way ». Evelyne Barbier, responsable du pôle formation et parcours professionnel de la direction talents dirigeants et dynamique managériale, anime la mobilité interne et est gestionnaire de carrière des cadres : « Nos objectifs sont de développer l’employabilité, d’accompagner la mobilité interne et de responsabiliser les cadres dans la prise en charge de leur parcours. Jobmaker a été associé à une solution interne qui permet aux cadres de se projeter sur les postes qu’ils souhaitent pour leur prochain poste. Avec Jobmaker puis avec notre solution, le cadre travaille son projet professionnel. Ensuite, l’entretien de carrière est plus efficient, le cadre étant plus mature dans sa réflexion. »
Enedis a lancé Jobmaker en février 2022. A l’automne 2022, plus de 300 cadres avaient un mentor digital de carrière sur la plateforme. Ils avaient effectué 6,8 ateliers en moyenne. 81 % ont déclaré être équipés pour travailler sur leur trajectoire professionnelle. Si cela demande un investissement de leur part, ils reconnaissent que c’est un outil assez puissant pour avancer dans leur réflexion.