Il y a 24% de femmes ingénieures et 30% d’étudiantes selon L’Observatoire 2023 des Femmes Ingénieures. Leur salaire brut médian est inférieur de 18% à celui des hommes ; elles travaillent moins souvent en CDI et ont moins de responsabilités.
En 2021, on compte 24 % de femmes ingénieures sur une population totale d’environ un million d’ingénieurs en activité, soit 242 810 femmes ingénieures pour 757 190 hommes ingénieurs, selon l’Observatoire 2023 de l’association Femmes Ingénieures qu’elle publie à l’occasion de son forum ce jeudi. Il analyse les résultats du sondage 2022 des Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) qui a récolté près de 52 000 réponses. C’est dans les tranches d’âge en dessous de 40 ans que le pourcentage de femmes ingénieures est le plus élevé (34,3 % pour la tranche des 30-39 ans et 29 % pour les moins de 30 ans).
Les inégalités salariales progressent au fur et à mesure de la carrière
Les inégalités de genre dans l’emploi persistent à plusieurs niveaux. Le salaire brut médian annuel des femmes ingénieures est de 50 100 €, celui des hommes est de 58 900 €, soit 18% de plus. Si l’écart de salaire médian chez les moins de 30 ans n’est que de 4%, il augmente progressivement au cours de la carrière. 89% des hommes sont employés en CDI, contre 81% des femmes.
L’IT attire moins les ingénieures que leurs homologues masculins
13% des ingénieures travaillent dans les sociétés de services et édition de logiciels, contre 16% de l’ensemble des ingénieurs quel que soit leur genre. 10% des ingénieures exercent un métier dans l’informatique et les réseaux, contre 13% de l’ensemble des ingénieurs.
Moins de postes à responsabilités
Certes, les femmes ingénieures connaissent le plein emploi (moins de 5% de chômage).72% d’entre elles n’ont jamais connu de période de chômage depuis le début de leur carrière. Mais 42% des ingénieures ne possèdent aucune responsabilité (contre 33% des hommes), toutes formes de responsabilités confondues (responsabilités hiérarchiques, budgétaires ou portant sur des résultats financiers). Les postes de direction générale arrivent en deuxième position des activités les moins représentées parmi les femmes ingénieures, alors qu’ils sont dans le top 4 des activités où l’on retrouve le plus d’hommes ingénieurs. Ceci a évidemment un impact sur les salaires, puisque les responsabilités vont de pair avec un niveau de salaire plus élevé.
Les désenchantées du plafond de verre
La part des femmes ressentant de l’inquiétude envers leur entreprise augmente en fonction de l’âge, passant de 11% chez les moins de 30 ans à 19% chez les 50-64 ans. Il en est de même pour le désenchantement des femmes envers leur entreprise, bien que la majorité reste enthousiaste ou neutre toutes générations confondues. On peut y voir la conséquence de l’expérience des difficultés à progresser dans leur carrière et donc du plafond de verre.
Il manque 16 000 ingénieur.e.s chaque année
« La pénurie d’ingénieurs commence à se faire ressentir dans le monde de l’industrie, fait remarquer Aline Aubertin, Présidente de l’Association Femmes Ingénieures.. Chaque année, en France, il faudrait 60 000 nouveaux ingénieurs, or seulement 44 000 nouveaux ingénieurs sont formés par an. De plus, avec la réforme du bac, les jeunes et surtout les filles choisissent de moins en moins les filières scientifiques, »
La proportion de jeunes filles parmi les élèves ingénieures n’augmente plus depuis une petite dizaine d’années et plafonne à 30%. Le passage par les classes préparatoires classiques (CPGE) est toujours la voie principale (52%) pour accéder aux études d’ingénieurs même si la part des ingénieurs issus de prépas intégrées augmente, notamment chez les femmes (25%).
La part d’ingénieures de moins de 30 ans, qui ont obtenu leur diplôme sous statut apprenti dépasse légèrement 10%.
Femmes Ingénieures vise à promouvoir les métiers d’ingénieur.e.s auprès des jeunes filles, à valoriser les femmes ingénieures dans le monde du travail et à assurer la place des femmes ingénieures dans les conseils d’administration.