La séparation en deux entités distinctes de HP France n’est pas officielle. Et dans l’Hexagone, le groupe se refuse à tout commentaire… Mais cette séparation serait déjà en place depuis le 1er septembre.
Alors que le géant américain HP prévoit le 1er novembre la séparation du groupe en deux sociétés différentes à la bourse – HP Inc, pour les PC et systèmes d’impression, et HP Enterprise, pour les services en ligne et les entreprises -, la France se prépare à la scission sur le terrain. Elle serait même effective depuis le 1er septembre selon Le Journal du Net. Contacté par nos soins, HP se refuse à tout commentaire sur le sujet.
Lors de son World Tour 2015 au Cnit de Paris-La-Défense en avril dernier, Hewlett-parckard avait tout fait pour rassurer ses partenaires. Gérald Karsenti, PDG de HP France avait alors déclaré: « Avec cette nouvelle organisation, nous serons plus agiles et plus rapides pour gagner des parts de marché ». HP espère au final fonctionner comme « deux startups » selon les mots du PDG.
En France, où HP emploie environ 4 700 personnes à Grenoble, Les Ulis, Boulogne et Lyon-Villefontaine, l’entreprise serait déjà prête avec deux entités distinctes : Hewlett-Packard Enterprise France (HPEF) et HP France (l’équivalent de HP Inc.), voire trois, avec Hewlett-Packard Enterprise Centre de Compétences France, qui n’est pas sans rappeler le Hewlett-Packard Centre de Compétences France existant.
Et à lire les syndicats sur leurs blogs, l’opération se serait plutôt bien déroulée. Selon l’Usine Digitale, Gérarld Karsenti prendrait la tête de l’entité Hewlett-Packard Entreprise France, qui regrouperait 3 500 personnes, tandis que Pascale Dumas, l’actuelle vice-présidente et directrice générale de l’activité équipements personnels et solutions d’impression, deviendrait le PDG de HP France avec 1 200 personnes.
Une question demeure : y aura-t-il un plan social ? Hewlett-Packard a annoncé à la mi-août des résultats trimestriels qui ont déçu, avec un chiffre d’affaire en baisse de 8 % à 25,3 milliards de dollars et un bénéfice net en recul de 13 %. Lors de cette annonce, Meg Whitman, actuelle CEO de HP, était accompagnée de Dion Weisler, le futur président et DG de HP Inc, ainsi que de Tim Stonesifer, le futur vice-président exécutif et directeur financier de Hewlett-Packard Enterprise. Les baisses sont liées à un marché du PC en crise – HP a vendu 20 % de PC en moins – et un environnement macroéconomique difficile. Le marché des imprimantes recule également chez HP (- 13 % de CA), tout comme la branche des services aux entreprises. Les serveurs et le stockage de données sont eux en progression (+ 2 % de CA).
Depuis 2012, HP coupe dans ses effectifs, plus de 5 % prévus à la fin octobre 2015, pour engager des économies. La scission engendra-t-elle des coupes supplémentaires ? On attend des réponses le 15 septembre prochain, lors du HP Security Analyst Meeting.