Accueil Emploi Les seniors, “grands oubliés” des politiques de l’emploi, selon un rapport de...

Les seniors, “grands oubliés” des politiques de l’emploi, selon un rapport de l’association SNC

(AFP) – Les seniors sont “les grands oubliés des politiques de l’emploi” alors même qu’ils sont incités à rester en activité plus longtemps déplore l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) dans un rapport à paraître jeudi dont l’AFP a eu copie.

Dans son rapport annuel, cette association, qui accompagne des “chercheurs d’emplois” dans toute la France, s’est penchée sur la situation des 50 ans et plus sur le marché du travail. Elle rappelle les chiffres d’une situation peu reluisante: ils sont plus exposés au chômage de longue durée, et les 60-64 ans ont un taux d’activité bien en deçà de la moyenne européenne. Sur les trois dernières années, les inscriptions de seniors à Pôle emploi sont “deux fois plus importantes” que celles des jeunes et ils restent “en moyenne 673 jours inscrits” contre “404 pour les 25-49 ans“, souligne l’association.

Parallèlement à la réforme des retraites, l’exécutif a promis qu’il allait travailler sur cette question. Le Premier ministre Edouard Philippe a redit la semaine dernière qu’il fallait “réfléchir au maintien dans l’emploi des seniors et au passage de l’activité à la retraite“. Une mission a été confiée à Sophie Bellon, présidente du conseil d’administration de Sodexo.
Mais bien avant la perspective de la retraite, à partir de 50 ans, les clichés sont légion : les seniors auraient “des difficultés à être managés”, “à intégrer une équipe plus jeune”, feraient preuve de “résistance au changement” ou encore d’une “faible capacité d’adaptation aux nouvelles technologies”. Autre motif avancé pour ne pas recruter un quinqua ou un sexagénaire: trop cher au regard du salaire d’un plus jeune.

Les seniors “sont incités à prolonger leur activité” mais en même temps ils sont “confrontés à la défiance des employeurs tant pour le maintien dans l’emploi que pour l’embauche“. SNC relève que les ruptures conventionnelles pour les salariés à deux ou trois ans de la retraite sont utilisées de manière sauvage “comme préretraite“. Elles représentent pour ces salariés 25% des fins de CDI contre 16% pour l’ensemble des salariés.

L’association formule des pistes pour essayer d’améliorer la situation : “favoriser l’accès à la formation” mais aussi permettre des “aménagements de postes ou de l’organisation du travail“. Elle prône l’instauration d’une “mesure d’aide au retour à l’emploi spécifique aux plus de 50 ans“, la simplification du mécanisme de “retraite progressive” ou encore “la sensibilisation des managers et recruteurs aux pratiques de recrutement non discriminantes“.