Le département d’État américain a annoncé mardi offrir une récompense de 10 millions de dollars pour toute information conduisant à l’arrestation ou à la condamnation d’un pirate informatique Russe accusé d’avoir lancé en 2021 une attaque par ransomware contre le département de la police de Washington DC, causant la perte de fichiers de police sensibles.
Mikhail Matveev, qui a également été inculpé pour des délits liés au piratage informatique et sanctionné mardi, s’est vanté en ligne de ses prétendus exploits en matière de piratage informatique, mais le gouvernement américain est apparemment à la recherche d’informations plus précises qui pourraient conduire à son arrestation. Il a été accusé d’avoir endommagé des ordinateurs et d’avoir transmis des demandes de rançon dans des actes d’accusation du grand jury fédéral du New Jersey et du district de Columbia. Selon les procureurs américains, M. Matveev a sévi au sein de gangs russes de ransomware. Trois des types de ransomware avec lesquels Matveev aurait travaillé ont coûté aux victimes 200 millions de dollars en frais d’extorsion, selon le ministère de la justice. Parmi les victimes présumées de Matveev figurent une organisation de soins de santé à but non lucratif du New Jersey et un organisme chargé de l’application de la loi dans le New Jersey. En avril 2021, Matveev a été impliqué dans l’un de ses piratages les plus médiatisés : l’intrusion dans les ordinateurs du département de la police de Washington et une demande de 4 millions de dollars pour ne pas divulguer les données volées.
Des espoirs de captures quasi inexistants
Interrogé par CNN sur Twitter, Matveev a répondu par une vidéo où l’on voit un Russe répéter la phrase “I don’t give a f*** at all.”. Dans l’immédiat, les chances de voir Matveev dans une salle d’audience américaine sont minces. Sa réponse aux accusations illustre l’impunité dont jouissent les pirates informatiques russes lorsqu’ils attaquent des organisations américaines depuis le sol russe. Les États-Unis et la Russie n’ayant pas d’accord d’extradition, l’espoir d’une aide russe est d’autant plus faible qu’elle s’est s’est évanouie avec la guerre à grande échelle de la Russie contre l’Ukraine. “Dans le contexte actuel, Moscou a peu de raisons de lutter contre la cybercriminalité émanant de l’intérieur de ses frontières, et a même tout intérêt à approuver tacitement ou à orchestrer ce qu’il y a de pire pour l’Occident”, a déclaré Gavin Wilde, ancien fonctionnaire du Conseil national de sécurité chargé de la Russie.