Les entreprises françaises et européennes, bien qu’elles soient conscientes des bénéfices du télétravail, peinent à abandonner le modèle présentiel. La culture d’entreprise est en jeu. Et elles sont conscientes du challenge cybersécuritaire lié au télétravail. Moins de 1 % des sociétés françaises ont opté pour le « full remote ».
63 % des dirigeants européens estiment que la productivité de leur personnel en télétravail est plus élevée que celle des employés en présentiel : 68 % pour les Néerlandais, 63 % pour les Français, 61 % pour les Britanniques, et 60 % pour l’Allemagne. C’est ce qui ressort de la récente enquête menée par Statista pour le compte de l’entreprise américaine Okta, spécialiste des solutions d’authentification auprès de 524 dirigeants européens (dont 108 en France).
Le paradoxe de la culture d’entreprise
48 % moitié des entreprises françaises préfèrent que leurs salariés travaillent en présentiel, tout en les laissant libres de choisir quelques jours pour travailler à distance. 19% souhaitent qu’ils travaillent sur site à plein temps. Des différences de culture apparaissent, puisqu’ils sont 9% en Allemagne contre 25% au Royaume-uni à privilégier le plein temps sur site, pour une moyenne européenne de 17%. Près d’un quart des entreprises (22 %) choisissent un modèle hybride, mais se réservent le droit de fixer les jours et les équipes autorisées à faire du télétravail. Une entreprise française sur cinq prévoit de revoir son modèle hybride dans les 6 mois.
La priorité du bien-être des salariés
Le bien-être des employés est la raison numéro une (52 %) des dirigeants français pour adopter un modèle de travail hybride, et pour 42 % de leurs homologues européens. Moins de 1 % des entreprises françaises ont opté pour le « full remote ».
« Désormais, les employés se sentent libres de travailler où cela leur convient le mieux. Ce phénomène contribue à accroître leur productivité et à convaincre les dirigeants que le modèle hybride n’est pas près de disparaître, déclare Ian Lowe, directeur des solutions industrielles chez Okta. Le fait que le bien-être soit le principal moteur derrière cette tendance, et que la flexibilité soit généralement devenue la norme est très positif. Cependant, compte tenu du contexte économique mondial actuel, de la fragmentation du cadre réglementaire et de la prolifération des cybermenaces, les organisations doivent continuer à renforcer leur capacité de rétention et la productivité de leur personnel. Il leur faut également gérer les risques, coûts et manques de rendement, tout en continuant à innover. Elles ont donc besoin de solutions leur permettant de s’adapter à la complexité ambiante, et d’accroître leur résilience. »
La collaboration (39 %), la mise en place des technologies adaptées (35 %) et la culture d’entreprise (30 %) sont parmi les principaux challenges à relever. 44 % des dirigeants français (55% en Europe) affirment investir pour éviter les biais de proximité — ici, la propension à accorder un traitement préférentiel aux individus travaillant en présentiel par rapport aux autres. Ainsi, les entreprises ont prévu d’investir dans des outils de visioconférence (84 %), pour favoriser le bien-être des employés (69 %), dans les outils de productivité et de collaboration (59 %), et pour renforcer l’engagement des collaborateurs (57 %).
La cybersécurité, défi du télétravail
38 % des entreprises françaises interrogées considèrent la cybersécurité comme un défi en matière de télétravail. 41 % estiment même que renforcer la cybersécurité est la priorité absolue pour gérer un modèle hybride.
48 % des sociétés françaises déclarent utiliser des questions de sécurité comme facteur d’authentification, que ce soit en mode hybride ou en télétravail. Parmi les autres méthodes utilisées figurent les mots de passe (44 %), un mot de passe unique associé à un dispositif matériel (34 %) et des clés de sécurité (28 %), SMS ou e-mail (31%). L’envoi de notifications d’authentification (23 %) et la biométrie (18 %) sont pour l’heure moins répandues. 51 % favorisent l’accès aux applications grâce à l’authentification unique (SSO). 33 % des entreprises qui ne proposent pas encore cette technologie envisagent de le faire.
« La sécurité reste une priorité absolue pour les entreprises. Cependant, beaucoup d’entre elles s’appuient encore sur de simples mots de passe, sans tenir compte des technologies plus avancées à disposition, poursuit Ian Lowe. Avec la dispersion des employés entre les locaux de l’entreprise et à distance, les organisations doivent s’assurer que leur personnel soit capable d’accéder aux ressources nécessaires de façon sûre. Les solutions d’identification peuvent servir de socle stratégique pour créer des environnements professionnels hybrides, évolutifs et sécurisés. L’identité facilite le déploiement et la gestion de contrôles d’accès intelligents et adaptatifs pour tout type de ressource, ce qui permet aux salariés de travailler de n’importe où en sécurité. »
71 % des entreprises françaises ont investi davantage depuis 3 ans dans des outils de sécurité et de confidentialité (contre 81 % des entreprises européennes) une tendance qui perdurera aussi dans les 3 ans pour 63 % d’entre elles.
L’ESG en ligne de mire
66 % des répondants français (72 % des dirigeants européens) indiquent avoir augmenté leurs investissements par rapport aux trois dernières années en matière d’initiatives environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Ils sont 65 % à mesurer l’impact environnemental sur leur stratégie liée à l’environnement de travail et 33 % à prévoir de le mettre en place.