Les futurs ordinateurs quantiques seront potentiellement capables de déchiffrer de nombreux algorithmes couramment exploités aujourd’hui, raison pour laquelle il faut préparer dès aujourd’hui leur arrivée.
Si les ordinateurs quantiques restent encore essentiellement des démonstrateurs aux capacités limitées, d’ici quelques années, quelques décennies des machines bien plus puissantes devraient faire leur apparition sur le marché. Les services de renseignements seront certainement les premiers dotés car ces machines leur offriront les moyens de déchiffrer des codes considérés aujourd’hui comme inviolables. Il faudra alors changer d’algorithme et aller vers des algorithmes dits post-quantiques, c’est-à-dire capables de résister à ces machines hors normes. Cette problématique peut sembler lointaine : à quoi bon changer d’algorithmes pour sécuriser une transaction bancaire ; D’ici 10 ans le numéro de carte bancaire ne sera plus valable. Pour certains secrets, l’arrivée d’ordinateurs quantiques dans 10, 20 ou même trente ans reste problématique. Intercepter aujourd’hui la communication chiffrée des plans d’un porte-avion ou d’un futur avion de combat peut-être intéressant pour un gouvernement étranger car ces systèmes d’armes seront toujours en service dans 30 ans.
L’algorithme conçu par le mathématicien Peter Shor est capable d’exploiter les capacités d’un calculateur quantique afin de factoriser des entiers, donc de retrouver la clé de chiffrement d’un algorithme de type RSA. Les futurs ordinateurs quantiques constituent une réelle menace sur bon nombre d’algorithmes de chiffrement actuels. C’est la raison pour laquelle le NIST a lancé dès 2016 une vaste compétition mondiale afin d’inviter les chercheurs à créer des algorithmes qui resteront inviolables lorsque les ordinateurs quantiques suffisamment puissants seront une réalité. La compétition en est à son 4ème tour et se rapproche de sa finalité : publier les algorithmes post-quantiques qui s’imposeront comme les standards de la cryptographie pour les prochaines décennies.
