“Je préfère m’adresser à un cabinet externe car je n’ai pas confiance dans mon service informatique” m’avouait récemment un directeur comptable ! La méfiance entre le fonctionnel et le technique règne dans trop d’entreprises. Quels sont les symptômes de cette remise en cause qu’affronte aujourd’hui le responsable informatique ?
1. Les directions opérationnelles veulent reprendre la main
La direction informatique est souvent seule devant sa direction générale ou devant les directions opérationnelles. Il faut dire que l’âge d’or de l’informaticien est révolu. Après avoir laissé les directions informatiques faire leur “propre cuisine”, les directions opérationnelles souhaitent reprendre la main sur leur propre système. Combien de départements dans les grandes entreprises ont un chef de projet informatique qui leur est délégué ?
2. La complexité des systèmes nuit à la maintenance
A la décharge des directions informatiques, les non tolérances à la panne, l’interconnexion fonctionnelle des systèmes et la croissance exponentielle des budgets font qu’il est de plus en plus difficile d’assurer un service de qualité ou de trouver un prestataire qui maîtrise l’ensemble de la chaine.
3. Les utilisateurs sont difficiles à satisfaire
Certains utilisateurs en sont à leur second, voire troisième changement de système. Autant il y a quatre ou cinq ans, ils appréciaient le changement autant maintenant ils sont de plus en plus réticents à l’idée de le faire. Beaucoup utilisent des programmes annexes qui pallient les manques du système principal. Le résultat est qu’un écart de plus en plus profond se creuse entre la direction des systèmes informatiques et les directions fonctionnelles. L’informaticien doit étendre ses domaines de compétences, faire preuve d’écoute vis à vis des utilisateurs, avoir le sens de l’anticipation et prendre avec calme la colère des usagers devant les pannes répétitives. L’isolement du département informatique entraîne une prise de conscience de leurs responsables qui sont à la recherche de nouvelles méthodes pour revaloriser le travail de leurs collaborateurs.
Cahier des charges : Dialogue de sourds
Elles sont nombreuses les réflexions du genre : “Le cahier des charges, je l’ai dans ma tête” précise un directeur financier à son DSI. “La solution, je l’ai trouvée, il ne faudra que quelques jours pour la mettre en place”, insiste un directeur du marketing. Les opérationnels considèrent qu’ils n‘ont pas de temps à perdre à écrire leurs propres demandes. Type d’échange classique entre le responsable de contrôle de gestion et son chef de projet : -“Ce que je veux, c’est grosso modo, ce que fait déjà l’application.” dit le contrôleur de gestion -“Alors pourquoi changer de solution ?” rétorque le directeur informatique.