La cybersécurité et le data analytique seront encore, avec le Cloud, les principaux axes de développement en 2022 d’Axians, un important intégrateur informatique et réseau filiale de Vinci. Guillaume Garric, son directeur général en France, indique que sa maison-mère pourrait réaliser de nouvelles acquisitions dans ces domaines. Le groupe Axians réalise déjà un chiffre d’affaires de 2,6 Md€ dans le monde, dont 400 M€ en France.
Olivier Bellin, magazine Solutions Numériques et Channel : Pourquoi Axians France a-t-il regroupé en 2021 ses activités informatique et réseaux sous une seule direction générale ?
Guillaume Garric, directeur général pour la France depuis 2021 d’Axians, un important intégrateur informatique et réseau filiale du groupe Vinci Energies : C’est une demande du marché et de nos clients qui veulent acheter davantage de solutions IT globales. Nous sommes arrivés à un moment où les systèmes d’information IT permettant un passage dans le cloud ont convergé avec les offres réseaux, dont le SD-Wan.
N’est-ce pas aussi parce que les ventes de produits d’infrastructures IT reculent suite au développement des offres Cloud ?
Il est vrai que les ventes de produits d’infrastructures IT reculent encore, au profit des services, grâce au Cloud, ce qui n’est pas pour déplaire à un intégrateur de solutions IT comme Axians. En effet, il est nettement plus intéressant pour nous d’agréger aujourd’hui nos offres de services avec les produits d’un fournisseur, afin de proposer de vrais services IT managés, que de les vendre séparément comme par le passé.
L’activité d’Axians a-t-elle été impactée, comme celle de ses confrères, par la pandémie et les pénuries de produits dans l’IT ?
Axians a été peu impacté sur la partie réseaux en 2020. Les clients ont moins investi dans les infrastructures que dans le Collaboratif et le VDI par exemple, car ils avaient besoin de faire passer une partie de leurs collaborateurs en télétravail. Toutefois, la pénurie de produits a pénalisé le taux d’occupation des équipes en cette fin d’année, car nous n’avions pas toujours tous les équipements nécessaires à la livraison de certains projets clef-en-main. Je salue nos fournisseurs et distributeurs qui ont joué le jeu, de même que certains clients, qui ont commandé des solutions, tout en sachant qu’ils ne seraient pas livrés avant quelques mois.
Cette situation va-t-elle durer en 2022 ?
Les acteurs du secteur IT BtoB devront apprendre à l’avenir à fonctionner en tenant compte de certains problèmes d’approvisionnement, car je serai surpris que l’on revienne à la normale rapidement. Nous fonctionnerons peut-être un jour en flux tendus, comme dans l’automobile, où le client commande un véhicule tout en sachant qu’il ne sera pas livré avant quelques mois.
A combien estimez-vous le report en 2022 des commandes impossibles à honorer par Axians en 2021 ?
Ce report devrait représenter entre 4 et 5 % de notre chiffre d’affaires 2021.
Comment ventilez-vous en 2021 les 400 M€ de chiffre d’affaires d’Axians en France ?
Sur la partie IT, Axians génère en France environ 170 M€ dans les réseaux en 2021, près de 150 M€ dans le Cloud, 35 M€ en cybersécurité et 20 M€ en data analytique. A cela s’ajoute les 500 M€ que le groupe réalise sur la partie déploiement de la fibre et des infrastructures télécoms. Au total, l’ensemble des activités du groupe Axians pèsent déjà 2,6 Md€ dans le monde.
A l’heure où d’autres leaders du BTP multitechnique poursuivent leurs acquisitions dans l’IT, Axians prévoit-il d’en réaliser en France ou à l’étranger ? Comme celles d’Appex et Setra en 2020 par exemple
La feuille de route d’Axians est indexée sur sa croissance. Il est donc possible que nous réalisions une ou plusieurs acquisitions dès 2022 dans des secteurs tels que les systèmes, les réseaux, la cybersécurité ou encore le data analytique. En parallèle, Axians réoriente davantage ses investissements vers 12 verticaux-métiers (Santé, Industrie, Secteur public, etc.), en ligne avec la stratégie commerciale de Vinci, notre maison-mère. Raison pour laquelle nous nous positionnons de préférence sur la Smart city, les réseaux OT du monde industriel et la cybersurveillance par exemple, ainsi que sur les projets de transformation digitale complexes des clients.
Axians prévoit-il d’accroître son expertise dans la cybersécurité, via une acquisition par exemple, comme cela a été le cas lors du rachat d’Alliacom en 2018 ?
Notre stratégie de croissance est à la fois organique et externe. Il est probable qu’Axians réalise une ou plusieurs acquisitions au plan régional pour nous implanter dans des régions où nous ne sommes pas encore présents. Ces acquisitions pourront aussi être sectorielles, pour nous renforcer dans la cybersécurité et la data analytique par exemple. Mais la valorisation des entreprises de ces secteurs étant devenue très élevée, nous serons sélectifs et nous veillerons à ce que les dirigeants restent pour nous aider à poursuivre l’aventure avec Axians.
Axians a-t-il des ambitions à l’international en 2022 ?
En tant que directeur général en France d’Axians Communications et Cloud, mais en tant que membre du comité stratégique du groupe Axians, je peux vous indiquer que la marque possède un programme très ambitieux pour effectuer rachats en Allemagne, au Portugal, et en Afrique, pays où nous voulons de croître.
Pourquoi Axians ne collabore-t-il pas davantage avec un leader français comme OVHCloud pour le cloud et l’hébergement ?
Collaborer avec OVHCloud n’est pas incompatible avec notre logique de développement du Cloud hybride. Cet hébergeur commercialise de bons services, mais essentiellement pour des sociétés qui veulent surtout acheter en volume des ressources pas trop chères et les opérer par eux-mêmes. A l’inverse d’Axians, qui investit davantage dans l’infogérance et le conseil sur mesure pour délivrer le meilleur service à ses clients. Nous leur proposons même une approche du type Cloud finops pour accompagner le financement de leurs opérations dans le cloud.
Quelle est la position d’Axians sur le Cloud souverain en France ? Rime-t-il systématiquement avec Gafam dans vos offres multi-cloud ?
Axians n’a pas une position dogmatique sur le sujet et nous ne désirons pas opposer les uns aux autres. Il existe de la valeur et de l’expertise dans le cloud en France et c’est aux clients de décider avec qui ils souhaitent travailler. Toutefois, je leur conseille de bien réfléchir au niveau de confidentialité et à la valeur réelle de leurs données avant de savoir où les mettre.
Qu’apporte à Axians la création à la rentrée de sa Maison du Cloud à la Garenne-Colombes ?
Il était logique que nous rassemblions en un seul endroit les différents services proposés par notre entité Cloud services provider (CSP).